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Avènement de la démocratie : L’hommage d’IBK aux Martyrs de Mars 1991

Pour le Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéïta, chaque Malien doit «être à la hauteur du sacrifice de nos fils, de nos filles qui sont partis», lors de la lutte pour les libertés fondamentales humaines du 26 mars 1991.

Le Mali entier a commémoré le 26 mars 2019 le 28e Anniversaire de l’avènement de la démocratie dans notre pays, le 26 mars 1991. A Bamako, ce devoir de mémoire a été marqué par le dépôt de gerbe de fleurs sur le Monument des Martyrs dédié aux victimes de cette lutte.

La cérémonie a réuni autour du Chef de l’Etat, les acteurs du mouvement démocratique. Après le dépôt de gerbe de fleurs, le Président IBK est revenu sur la symbolique de la célébration de l’événement quand il a déclaré : « …Nous avons vu des jeunes maliens, nombreux, pleins de vie, d’espérance, se lancer pour souhaiter que leur pays soit parmi ces Nations debout. Il nous est un devoir brillant, régalien et simplement patriotique que chaque fois l’an révolu, nous venions ici, entourés de tous…. pour la perpétuation des souvenirs des martyrs, pour qu’aucun d’entre nous n’oublie jamais, que ce jour est parce qu’ils furent ».

Le Président IBK a évoqué la très grande peine que traversent le Mali et ses fils en ces derniers jours, notamment l’attaque perpétrée contre les forces armées maliennes, ayant entraîné une vingtaine de morts et la barbarie à Ogossagou où plus d’une centaine de Peulhs civils ont été assassinés par des individus armés.

«J’ai été au bout de l’horreur, ce fut pour moi un voyage au bout de l’horreur, l’horreur dans toute son acception », a déclaré IBK dont l’hommage particulière est allé à « la Belle Ramatoulaye Dembélé » sur la stèle du 26 Mars et qui, aux dires du Chef de l’Etat, « n’était que vie…, …ne pensait que vie, …ne pensait que pays » et « n’aurait jamais imaginé un Mali dans lequel l’on pouvait se lever et aller brûler non seulement la case de son voisin, mais le brûler dans sa maison, « pas seulement des citoyens apeurés, réfugiés autour du savoir qui fut respecté dans le Mali d’hier, dont nous espérons que le Mali d’aujourd’hui s’en inspire bien ».

Citoyens apeurés, cherchant refuge auprès d’un Homme de savoir, et croyant encore en cette solide valeur du respect du savoir, de la connaissance et de la sagesse, ont cru que cela serait un havre de paix pour eux et de salut, que non, ils y connurent le sort le plus ignoble.

Le Chef de l’Etat, très meurtri dans son fort intérieur, dira : «Je reviens d’Ogossagou, mais je voudrais et je n’ai même pas le choix, garder la tête froide, froide, comme un iceberg, mais le cœur volcanique, plus chaud que les volcans. Pour le repos de la mémoire des martyrs, pour la reconnaissance de leur sacrifice, nous avons devoir de méditer tous, chacun en nous, chacun en soi, le sens profond de leur sacrifice. Le sens, la signification, la raison d’être de ce qu’ils furent, pour redevenir un Peuple fraternel, pour reconquérir notre humanité. Ça fait toujours trop mal quand c’est dans le pays de Hampaté Bah, ce Disciple merveilleux de Thièrno Bocar. Mais comment s’étonner désormais que Koulogon, la martyre, a connu le sort qu’elle a connu, ce Koulogon qui lui était si cher, où habitait son ami Aly Koulogon. Et cette autre ville à côté, le savoir également, Ogossagou peulh, où un Homme de savoir aussi que Sékou Issa, faisait l’unanimité par sa sagesse reconnue, courue. On trouvait toujours auprès de lui le conseil souhaité, l’apaisement qui vous rendait à la vie, fauché injustement en cette triste matinée, en un temps où nous espérions, après Koulogon, que notre appel à nous retrouver, à faire que tous ceux qui sont d’influence certaine se retrouvent au chevet d’une zone dont l’embrasement devenait plus que plausible. Un fait, et c’est curieux, que ce soit au lendemain de l’ouverture du forum qui y préparait, que l’on aille droit à cette catastrophe ».

Le Chef de l’Etat n’a pas manqué d’insister que l’heure est grave et à l’interrogation sur la survie du Mali qui nous est légué et dont nous sommes fiers de dire qu’il vient de loin.

«Nous avons tâche, nous le tâchons quotidiennement, nous nous essayerons de faire tout ce que nous devons faire, tout ce que nous pouvons faire pour qu’au-dedans, comme au dehors, notre pays soit respecté. Comment qualifier un pays, comment faire respecter un pays au-dedans duquel ce qui s’est passé là peut se produire ? Comment y intéresser le reste du monde ? Or, notre intérêt n’est pas de vivre en autarcie mais bel et bien d’être ouverts au souffle poreux et fécondant du reste du monde dont l’amitié, la coopération, nous ont valu jusqu’ici d’avoir la tête hors de l’eau. C’est ce moment précisément où cela se conforte, où des espoirs de développement, de qualification dans l’espace économique où nous nous trouvons, au moment où toute l’Afrique a estimé que le passé de ce pays le qualifie pour être le champion africain de la Culture, des Arts et du Patrimoine. Ô quel redoutable honneur ! Comment voudriez-vous que, désormais, je fisse un visage avenant face à mes collègues, au nom de mon pays, en lequel une telle atrocité a été possible ? », s’est indigné le Président de la République.

Jusqu’à preuve du contraire, le Président IBK dit « être certain de la qualité, de la provenance réelle de ceux qui se sont livrés à cet acte odieux » mais aussi « être convaincu de leur maliannité».

« L’hommage aux martyrs, le souvenir autour duquel chaque année nous nous retrouvons ne doit pas être une vaine cérémonie, ne doit pas être une balade. Il doit être un instant de gravité, de réflexion, de plonger en nous-mêmes, pour nous interroger. Qu’ai-je fait, pour que mon pays soit à l’honneur dans le concert des Nations ? C’est ainsi, en cela seulement, que nous pourrons souhaiter être à la hauteur du sacrifice de nos fils, de nos filles qui sont partis dans cette grande belle quête de générosité », a affirmé Ibrahim Boubacar Kéïta.

En la mémoire de tous ceux qui ont quitté cette terre malienne dans les conditions de violences inouïes, sans que cela fût la volonté du créateur, le Chef de l’Etat a souhaité que tous soient convaincus, que nous n’aurons de cesse, d’extraire ce fléau, ce cancer du Mali.

Rappelons que la cérémonie s’est déroulée dans un profond recueillement et de prières en mémoire à ces vaillants et braves fils du Mali de ce 26 mars 1991.

Cyril ADOHOUN

 

Source:  L’Observatoire

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