Le procureur général près la cour d’appel de Bamako a annoncé, mardi 28 novembre dernier, l’ouverture d’une enquête contre certains pivots de la crise sécuritaire au Mali.
Le procureur général près la cour d’appel de Bamako informe l’opinion publique nationale et internationale que de l’exploitation de renseignements à lui transmis, il appelle la constitution entre certains individus d’une association ayant pour but de semer la terreur, de porter atteinte à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale et à ternir l’image des Forces armées maliennes. Etant d’une extrême gravité, ces faits révélés sont susceptibles de constituer des infractions présumées « d’association de malfaiteurs, d’actes de terrorisme, de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, de détention illégale d’armes de guerres, de munitions et complicité de ces mêmes faits », lit-on dans le communiqué du procureur général. De tels agissements ont, estime le magistrat, provoqué et sont susceptibles de provoquer des victimes civiles et militaires. Ils visent singulièrement à faire douter de la capacité des Forces armées maliennes à accomplir leurs missions de défense de l’intégrité territoriale. Lesdits agissements visent, ajoute-t-on, à faire douter les FAMa de leurs missions de sécuriser les personnes et de leurs biens dans le pays. Le magistrat semble avoir décidé de se saisir du dossier en raison de ces faits. D’où cette précision aux Maliens : « Le procureur général près la cour d’appel de Bamako porte à la connaissance de la population qu’il a instruit au procureur de la République du pôle judiciaire spécialisé en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, l’ouverture d’une enquête contre les leaders du terrorisme, mais aussi d’autres membres signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Lesquels leaders et groupes signataires ont basculé dans le terrorisme ». Il s’agit précisément d’Albagass Ag Intalla, Bilal Ag Chérif, Ibrahim Ouled Handa, Fahad Ag Almouhamoud, Iyad Ag Ghali alias Bou Abou Al Fadal ou Fadel, Hanoum Ouled Ali, Mohamed Ag Najim, Achafagui Ag Boubada, Housseine Ould Ghoulam, Amadou Barry alias Amadou Kouffa et tous les autres auteurs, coauteurs et complices. Cela, clarifie le procureur, pour qu’ils répondent de leurs actes devant la justice. Enfin, le PG dit inviter la population au calme et à la vigilance. Et d’inviter les Maliens à fournir à la justice toute information susceptible d’aider les acteurs de la justice pour la conduite des enquêtes en cours. Notons que cette ouverture d’enquête a été saluée par les Maliens. D’ores et déjà, la question taraudant l’esprit des gens est de savoir le temps que cette procédure pourra prendre. Compte tenu de la complexité de la crise et de la catégorie des leaders ciblés, la question se pose également à savoir si le procureur général et ses collaborateurs pourront relever le défi du jugement des pivots présumés terroristes travaillant depuis des années pour la déstabilisation du pays ?
Affaire à suivre
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS