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Arriérés des frais scolaires et demi-bourses aux écoles privées secondaires: l’Etat doit encore 13 à 14 milliards !

Depuis le 1er octobre 2018, les établissements privés secondaires sont en cessation de travail pour manifester leur mécontentement par rapport à des impayés au niveau de l’Etat. Les promoteurs d’écoles privées secondaires réclament les arriérés de frais scolaire et de demi-bourses au titre de 2017. A cet effet, nous avons rencontré l’honorable Abdoul Kassoum Touré, député et secrétaire général de l’association des écoles privées agréées du Mali (AEPAM).

Pour l’honorable Abdoul Kassoum Touré, les promoteurs des écoles privées agréées du Mali ne sont pas en grève car, ajoute-t-il, ils ne sont pas des employés de l’Etat, mais seulement des prestataires de service. Ces propriétaires d’écoles sont donc en cessation de travail pour manifester leur mécontentement par rapport à une situation ponctuelle qui est le paiement des arriérés de frais scolaires dus au titre de 2017 par l’Etat. Selon l’Honorable Touré, ces impayés rendent difficile le décollage des cours dans ces établissements privés secondaires au Mali. Néanmoins, en dépit de la situation, indique-t-il, les administrations de ces écoles privées agréées sont sur place pour communiquer avec les parents d’élèves.
Selon l’élu de la Commune I, ce n’est pas une subvention que l’Etat verse aux écoles privées agréées du Mali, mais des frais scolaires dus parce que des élèves relevant normalement du secteur public sont orientés par l’Etat dans ces établissements. L’honorable Abdoul Kassoum Touré rappelle que la notion de subvention existait avant 1991. Mais après cette date, l’Etat a fixé des coûts de formation et déterminé des périodicités de paiement.
«A compter de cette période, il n’y a pas eu de subvention officielle, précise le secrétaire général de l’AEPAM. Il y a des textes qui régissent cette subvention ; cela peut-être en nature ou à caractère financier. Les écoles privées agréées ne reconnaissent pas ce que l’Etat leur octroie comme des subventions, mais plutôt comme des frais scolaires régulièrement payés au titre de l’orientation et de l’inscription, par l’Etat, des élèves boursiers ou semi-boursiers au sein des établissements privés agréés», explique-t-il.
Le secrétaire général de l’association des écoles privées du Mali a fait savoir qu’au sein de son association, il a été demandé à tous les établissements privés secondaires, ayant déjà perçu ou non de l’Etat les frais scolaires, d’observer le mot d’ordre pour ne pas démarrer les cours jusqu’au paiement du dernier établissement privé sur toute l’étendue du territoire national.
Selon l’honorable Touré, le décollage pédagogique sous-entend en effet les conditionnalités qu’il faut remplir, à savoir la réparation des tables-bancs ; la réhabilitation des écoles ; les paiements de frais de location des écoles ; les salaires des enseignants ainsi que les fournisseurs des établissements en kits scolaires. Le secrétaire général de l’AEPAM, déplore que les écoles privées secondaires au Mali ne soient pas parvenues à réaliser ces prédispositions financières. Or pour lui, ce sont les écoles privées secondaires qui préfinancent l’année scolaire, car tout le monde sait que l’année scolaire est à cheval sur l’année budgétaire et ce sont les promoteurs d’écoles privées qui assurent les salaires jusqu’à la fin de l’année.
L’honorable Abdoul Kassoum Touré assure que les écoles privées ne peuvent pas démarrer les cours tant l’Etat n’a pas entièrement honoré ses engagements financiers. Cette enveloppe dépend des zones, mais dans l’ensemble, c’est un budget global qui s’élève à 32 milliards de franc CFA, pour l’ensemble des établissements privés agréés sur toute l’étendue du territoire.
Lors de la dernière réunion, tenue à la primature avec le ministère de l’économie et des finances, les autorités avaient assuré que 16 milliards sur les 32, soit la moitié des impayés, avaient déjà été payés. Toutefois Abdoul Kassoum Touré s’étonne que cependant, aucun des 460 établissements privés secondaires à Bamako, n’avaient reçu aucun montant ni en frais scolaires encore moins en demi-bourses.
Cependant, l’élu reconnaît que c’est après cette rencontre à la primature qu’il y a eu le déblocage d’à peu près 9 milliards, versés en trois tranches (un milliard deux cent mille; de 4 milliards et 3 milliards), à 120 établissements de la rive droite, un montant payé en terme de frais scolaires, mais sans la demi-bourse, a-t-il précisé.
Quant à la rive gauche, il a fait savoir que 150 écoles privées agréées ont perçu leurs frais scolaires. Mais sur les 460 établissements privés secondaires, 270 ont reçu leurs frais scolaires mais toujours pas de demi-bourse.
En matière d’impayés, le secrétaire général de l’AEPAM rappelle que l’Etat doit toujours entre 8 et 9 milliards, rien que pour les établissements privés de Bamako. Le dernier vendredi avant la rentrée, il restait toujours 7 milliards d’impayés pour ceux de l’intérieur du pays, même si des décaissements ont été enregistrés ces derniers temps, même si le montant exact reste à déterminer. Cumulés, les frais scolaire et les demi-bourses atteignent entre 13 et 14 milliards qui doivent être versés par l’Etat aux promoteurs des écoles privées secondaires, souligne le secrétaire général de l’AEPAM.

SABA BALLO

 

Source: info-matin

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