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Après la mort de plusieurs civils à Sokolo : Une association peule dénonce des « exécutions sommaires »

Après la mort de plusieurs civils à Sokolo lors d’une mission de l’armée malienne, le 21 février 2018, l’association Dental Wuwarbe qui fait la promotion de la culture wuwarbe (une composante de la grande communauté peule du Mali) a dénoncé, le jeudi dernier, des « exécutions sommaires » et des « arrestations arbitraires à caractère ethnique ». L’Association réclame la remise des corps des victimes aux familles afin qu’elles puissent faire leur deuil.

Dans la commune de Sokolo, région de Ségou, plusieurs civils (sept selon le parti SADI) ont été tués le 21 février dernier après avoir été arrêtés lors d’une opération militaire de l’armée malienne. Lors d’une rencontre avec la presse, le jeudi 1er mars 2018, Sékou Bah, le secrétaire général de l’association Dental Wuwarbe a donné plus de précision sur cette affaire qui défraie aujourd’hui la chronique.

« Le 21 février 2018, un détachement de l’armée malienne basé a Solcolo, s’est rendu à Nangarabakam (Darsalam) dans la commune de Sokolo. Elle a procédé à l’arrestation de 7 personnes civiles non armées dont le chef de village de Diadian au cours d’une cérémonie de baptême. Le même jour, l’armée a perquisitionné les maisons de deux peuls et incendié leurs motos garées dans les maisons », a expliqué Sékou Bah.

Il ajoutera que le même jour, une autre patrouille de l’armée de DIOURA, qui s’est rendue à Finadje (commune de Dioura, cercle de Teninkou), aurait procédé à la fouille systématique de l’ensemble de familles peules, selon les témoignages sur place. « Les éléments ont incendié trois motos dans le village et auraient dérobé des bijoux dans 3 familles selon les mêmes témoins. Ils ont aussi arrêté Mr Hassana Bah, fils du chef de village de Finadje. Vers 14h, l’armée a quitté le village et s’est rendue à Soribougou (Dioura) où elle aussi a arrêté Mr Modibo Abiri et Hamadi Bah ».

L’association Dental Wuwarbe, de l’avis de Sékou Bah, suite à ces événements a rapproché, le mardi 27 février, Tienan Coulibaly, le ministre de la défense du Mali, qui les a rassuré que toute la lumière sera faite sur les cas de disparition. Un jour après, dans un communiqué, le gouvernement a, en effet, reconnu la mort de civils et annoncé l’ouverture d’une enquête :”Des éléments des forces armées maliennes ont mené le 21 février 2018 des missions de reconnaissance et de fouilles dans la commune de Sokolo, au cours desquelles des personnes civiles ont malheureusement perdu la vie”, indique le communiqué du gouvernement sans donner plus de précision.

L’association Dental Wuwarbe réclame aujourd’hui la remise des corps aux familles afin qu’elles fassent leur deuil et dénonce les arrestations arbitraires à caractère ethnique. « Nous condamnons les exécutions sommaires des personnes civiles et exigeons qu’on nous dise le sort réservé aux autres personnes arrêtées et disparues (Niono, Dioura) , sans délai ».

Selon Sékou Bah, ils exigent aussi que les auteurs de ces actes soient recherchés, arrêtés et punis conformément aux lois en vigueur. « Nous dénonçons la stigmatisation et disons halte à l’amalgame ». Les associations de défense des droits de l’homme accusent régulièrement l’armée malienne de meurtres extrajudiciaires et d’actes de torture lors de ses opérations contre les groupes armés islamistes dans le centre du Mali.

Madiassa Kaba Diakité

Source: Le Républicain

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