La mobilité des groupes terroristes s’est accrue dans le cercle de Niono depuis que le pacte conclu avec les chasseurs donzos a été violé au mois de juillet dernier. Après la commune de Dogofry, c’est la localité de Songon, dans le secteur de Diabaly, qui est coupée du reste du pays depuis le 29 juillet dernier. Le diktat des groupes djihadistes a ainsi conduit à une situation humanitaire très préoccupante et à une pénurie de médicaments.
Songon est un gros village situé à quelques encablures de la ville de Diabaly. Cette zone de quelques milliers d’âmes est assiégée par plusieurs dizaines d’hommes armés affiliés à la Katiba Ansar Eddine Macina. Ces derniers ont érigé un blocus autour du village. » Personne ne peut entrer encore moins sortir de ce village à cause de la présence des terroristes. Si nous tenons aujourd’hui, c’est grâce aux chasseurs donzos qui campent derrière le village pour parer à d’éventuelles incursions terroristes » nous a déclaré l’un des résidants. Ajoutant que les agriculteurs ne peuvent plus accéder à leurs champs par crainte de représailles des groupes djihadistes. Des sources locales, jointes par nos soins, nous ont signalé des cas de mort et d’exactions subies par la population locale.
La situation à Songon est d’autant plus inquiétante que l’armée, basée à Diabaly et à NGomancoura, n’a pas encore engagé d’opérations visant à libérer le village du joug des terroristes.
Rappelons que depuis au moins plus d’un mois, la situation sécuritaire dans le cercle de Niono s’est détériorée avec des incursions djihadistes par endroits dans cette partie du pays qui pourtant avait connu une période d’accalmie suite à l’accord conclu entre chasseurs donzos et groupes terroristes. Notamment dans quelque onze communes du cercle dont celle de Dogofry, à travers la situation de Farabougou, qui avait défrayé la chronique. Ainsi, depuis fin juin-début juillet, chasseurs donzos et djihadistes s’accusent mutuellement de la rupture de la cessation des hostilités conclue sous l’égide du Haut conseil islamique.
Il nous revient que dans les coulisses, le Haut conseil islamique œuvre d’arrache-pied pour faire restaurer la paix, surtout en cette période de saison des pluies, capitale pour les agriculteurs et les éleveurs.
A noter qu’en plus de Songon dans le cercle de Niono, la localité de Dinangourou dans la région de Mopti, peine à sortir d’un blocus de plus de trois mois imposé par les groupes terroristes.
Abdoulaye DIARRA
Source : l’Indépendant