Ceci dit, nous avons toujours noté que les succès militaires étaient certes nécessaires voire indispensables pour la réussite du processus de transition, mais qu’ils n’étaient pas suffisants. Et qu’il fallait aussi réussir l’aspect politique, notamment l’inclusion de la majorité des forces politiques et même des groupes armés dans ce processus. A la faveur de la session ordinaire d’avril 2022 du Conseil national de Transition (CNT), ouverte ce lundi 04 avril, nous avons bon espoir de passer de la phase de mobilisation de la rue à une phase plus concrète de l’entame de la mise en œuvre des recommandations des ANR.
En effet, dans son discours d’ouverture de la session, le président Malick DIAW parlant du processus de transition s’est directement adressé au premier ministre : « Sur ce point précis, je voudrais m’adresser solennellement au Premier Ministre pour lui dire qu’indépendamment des évaluations périodiques faites du PAG (Programme d’action gouvernementale), les Maliens veulent savoir exactement l’état d’avancement du processus de transition ainsi que le chronogramme détaillé. Cela est d’autant plus important que c’est au peuple que revient la paternité des conclusions des ANR notamment celles devant aboutir à un retour rapide à l’ordre constitutionnel ». Puis il a ajouté que selon lui, les échanges en cours avec la CEDEAO ne devraient en aucune manière constituer un facteur de blocage du processus de refondation au Mali. Enfin, il a conclu : « Sur cette question, Monsieur le Premier Ministre, vous serez certainement invité à passer devant le CNT,… » Au quatrième mois de la fin des assises nationales, et des sanctions, il est temps de passer des réactions émotives à des réactions plus sensées, à mène de résoudre les problèmes quotidiens que les populations rencontrent.
Par ailleurs, l’analyse de la déclaration de l’Ambassadeur des USA au Mali à sa sortie d’un entretien avec le Premier Ministre Choguel Kokalla Maïga, le vendredi 1er avril, indique qu’il est fort probable que les sanctions soient levées par la CEDEAO très prochainement. A notre avis, même s’il y a levée des sanctions, c’est notre souhait, le gouvernement de transition, devrait se donner les moyens de battre monnaie. C’est un acte de souveraineté et aussi une recommandation des ANR. Par contre, en aucun, cas, nous ne devrions nous renier en sortant de la CEDEAO à cause des décisions iniques prises à l’encontre de notre pays. Et cela, pour au moins deux raisons : d’abord pour des raisons d’éthique. N’oublions jamais que notre Hymne National proclame : « Pour l’Afrique et pour toi, Mali Notre combat sera unité ! » Mais aussi et surtout pour des raisons d’intérêt national : nous sommes un pays continental avec une population de grands négociants et la CEDEAO est un immense marché sous régional de près de 400 millions d’habitants !
…sans rancune
Wamseru A. Asama