Dans la nuit du lundi 19 au mardi 20 juin, l’un des jokers de l’écurie Barouéli Chelsea du nom de Kalifa TRAORÉ a été agressé au couteau par quatre individus qu’il reconnaît comme des jockeys appartenant à l’écurie rivale, Sylla Transit, pour des raisons, dit-on, de rivalités sportives. Alors que sa vie est actuellement hors de cause, les responsables de Barouéli Chelsea ont porté plainte au niveau du tribunal de la commune II pour tentative d’assassinat, coups et blessures.
Les raisons de ces actes de violence au niveau du Champ hippique de Bamako étaient ce mercredi 5 juillet 2023, au cœur d’une conférence de presse animée par Lamine DIALLO, administrateur de l’écurie Barouéli Chelsea ; en présence de la victime, Kalifa TRAORE et Baba MAIGA, l’un des entraineurs de l’écurie Barouéli Chelsea.
D’entrée de jeu, notre confrère Lamine DIALLO a précisé qu’il s’agissait pour l’écurie Barouéli Chelsea d’alerter l’opinion nationale sur les tensions qui prévaut actuellement au niveau du Champ hippique, mais également d’interpeler la Fédération sur ces actes de violence qui sont de nature à porter atteinte à l’essor de la discipline. Selon les conférenciers, le côté sportif est aujourd’hui en danger au niveau du champ hippique de Bamako à cause des actes de violence.
Comment en est-on arrivé là ?
Selon la version des faits des conférenciers, tout est parti de la course de chevaux du Grand prix de la nation qui a eu lieu le 15 juin dernier au Champ hippique de Bamako.
Ce jour, précise Baba MAIGA, ce sont 15 chevaux qui ont pris le départ au Champ hippique. Mais très vite, ils se sont rendu compte que l’un des jockeys appartenant à l’écurie rivale (Sylla Transit) était animé d’une mauvaise intention.
Car, dit-il, il a tenté de faire dérouter le favori de la course (CR7). Étant de la même écurie, Kalifa TRAORE s’est interposé entre les deux pour donner plus de chance au jockey qui monte CR7 de l’emporter facilement.
Ainsi, dans la bousculade, il a fait tomber le challenger qui a gardé la rancune. Alors que les fautes commises lors de la course doivent être portées devant la commission de discipline, l’équipe de Sylla Transit a visiblement décidé de rendre justice.
C’est ainsi qu’ils sont venus agresser Kalifa TRAORE, âgé de 18 ans, en lui infligeant des coups de poings et de couteaux qui lui ont grièvement blessé à la cuisse gauche.
Qui sont les agresseurs ?
Pour la victime, cela ne fait l’ombre d’aucun doute que ce sont ses rivaux qui se sont vengés de lui après la victoire arrachée lors du grand Prix de la nation le 15 juin dernier.
« Je me suis réveillé entre deux heures et trois heures du matin. J’ai fait un tour sur le toit du bâtiment et je suis redescendu. C’est ainsi que Harouna est allé les informer que suis assis dans la cour, devant la SYMPATEX. Après, j’ai vu les trois agresseurs se diriger vers moi. Il s’agit de Bourama TOLO, Aboubacar CAMARA et Bâ CISSE. Aboubacar CAMARA m’a donné un coup de poing sur le visage, ensuite, Bâ m’a pris immobilisé, et Bourama TOLO a planté son couteau dans ma cuisse gauche, puis ils m’ont abandonné. Je me suis mis à crier ‘’je vais mourir, je vais mourir’’. Je suis monté sur le toit, c’est ainsi que l’un de mes camarades est allé réveiller notre maitre. Et j’ai perdu connaissance avant qu’il n’arrive, car j’avais perdu beaucoup de sang», a-t-il témoigné.
De son côté, Baba MAIGA, l’un des entraineurs de l’écurie Barouéli Chelsea, a raconté comment il avait été brutalement réveillé en plein milieu de la nuit.
«À mon arrivée, il était assis sur une chaise, entouré d’autres jeunes tous affolés devant le jaillissement du sang. Aussitôt, je lui ai fait un bandage pour l’amener au PMI du quartier Sanfil. Devant la gravité de la blessure, ils l’évacuèrent aux urgences de l’Hôpital Gabriel Touré où il est arrivé inconscient. Grâce aux interventions des médecins, il a été sauvé», a-t-il narré.
Avant d’inviter tous les acteurs des sports équestres à faire preuve de retenue pour préserver ce sport qu’ils aiment et qui les fait vivre.
Selon Lamine DIALLO, administrateur de l’écurie Barouéli Chelsea, cette situation est très grave, car dit-il, il aurait pu avoir mort d’homme.
«Ceux qui lui ont poignardé lui reproche certainement des choses lors de cette course», a-t-il insinué.
Mais, pour lui, cette discipline sportive à ses principes et ses règles qu’il faut connaître et accepter si on veut être un bon pratiquant. Car les fautes sont reconnues et des sanctions sont prévues à cet effet. Et c’est d’ailleurs le cas avec le sport équestre.
Il a fait savoir que les responsables de la fédération sont en train de se pencher sur le dossier de cette course qui, dit-il, a enregistré beaucoup d’anomalies.
« À notre grande surprise, ce sont les jockeys de Sylla Transit, écurie du président de la ligue de Bamako, qui sont venus agresser notre jockey qu’ils ont laissé pour mort», a-t-il déploré.
Avant d’ajouter que suite à cet acte criminel, ils ont été obligés d’aller porter plainte au niveau de la police pour tentative d’assassinat, coups et blessures. Et aujourd’hui, l’affaire est portée devant le tribunal de la commune II.
Mais, ce que les membres de Barouéli ne comprennent pas, c’est le comportement du président de la ligue de Bamako, Mamadou Baba SYLLA.
« En sportif et en bon chef de famille, le président de la ligue devait venir s’enquérir de la situation de Kalifa parce que c’est le fait de son joker», s’est insurgé Lamine DIALLO. Malheureusement, a-t-il déploré, cela n’a pas été le cas, jusqu’à présent.
Pour lui, il était du devoir de l’équipe de Barouéli de réagir face aux frustrations engendrées par cette situation. Pour ce faire, il exige à ce que justice soit faite afin que la situation puisse se calmer.
De son avis, la plainte du camp adverse dénote d’une volonté de bras de fer qu’il juge inutile et improductive.
Il a rappelé que selon le Statut type adopté par la Fédération, les fautes sportives ne peuvent, en aucun cas, être portées devant la justice.
«Toutes choses qui dénotent de la volonté du président de la Ligue d’entretenir un climat délétère au niveau du Champ hippique dont nous ne sommes pas partants. Car, actuellement, nous sommes les champions du champ hippique», a-t-il accusé.
Pour lui, ces actes de violence sont l’œuvre des mauvais perdants qui veulent déstabiliser l’écurie Barouéli Chelsea.
«On fait confiance à la justice malienne et on reste dernière elle», a conclu Lamine DIALLO.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info Matin