Samedi dernier, le peuple URD était en conclave qui intervient depuis la dernière conférence tenue en 2019. A l’ordre du jour : les rapports d’activités du parti, le remembrement de la direction suite à certains postes restés vacants notamment la présidence et l’appel à candidature exigé par des pétitionnaires, majoritaires, qui n’ont pas apprécié le diktat du professeur Salikou Sanogo, plus royaliste que le Roi, visant à soutenir à visage découvert, la candidature forcée de Maître Demba Traoré. Mais le premier vice-président qu’il est, a été hué, honni, mis en minorité et obligé de surseoir aux séances de travail. Depuis le décès du président Feu-Soumaïla CISSE, c’est la première fois qu’une telle assise se tenait.
Dans sa présentation, le premier vice-président du parti le Pr Salikou SANOGO a lancé un appel visant à « l’union sacrée » autour de la famille politique URD. Il a aussi invité la formation politique à « l’esprit républicain et démocratique » qui a toujours caractérisé les « vert-blanc ». Mais c’était un appel de façade.
Par rapport au choix d’un candidat unique, il a révélé que chaque section a été consultée pour proposer un candidat de son choix. Il va même un peu loin en indiquant qu’un projet de critères de choix était en cours de validation par le Bureau National du Parti tout en précisant que le candidat désigné sera investi par une Conférence nationale. Mais que nenni !
Salikou désavoué !
Cette conférence nationale, dixième du genre, fut une grande déception pour Salikou Sanogo premier vice-président du parti. Avec son soutien aveugle pour l’Avocat, il a pris en otage les assises du samedi dernier. Tous les autres candidats sont arrivés en rang serré pour dénoncer le choix unilatéral et délibéré du Professeur qui a comme poulain Maître Demba Traoré. Or, auréolés du soutien indéfectible du Bureau Exécutif National (BEN) et des militants à la base, les partisans de l’ancien Premier ministre sont en excellente posture pour valider leur liste. Contrairement à certains conservateurs nationalistes haineux désormais en transe. Un désaveu pour Salikou et sa horde de défaitiste mise en minorité et retranchés dans un cimetière politique.
Salikou est en train de perdre son dernier combat à l’URD, celui d’avoir tenté par maladresses d’étouffer les autres candidatures dont le total culmine à 9, sauf celle de Demba. Il aurait même dû démissionner de son poste par honnêteté. Son hold-up politique en gestation a été découvert au grand jour. L’humiliation a été à la hauteur de l’événement.
Le blocage systématique
Lors de la conférence nationale du samedi, Salikou a fait sciemment une obstruction forcée. C’est ce qui ressort de l’avis des candidats qui sont montés au créneau pour le mettre sous l’éteignoir. Et tout le monde est unanime pour dire qu’il a tenté de défoncer le portail du candidat qu’il a fabriqué de toute pièce, en l’occurrence Demba Traoré. Il a violé les principes sacro-saints du parti et s’est s’arrogé tous les droits même contre l’avis du BEN et de la conférence nationale. Toujours écrasé et mis en minorité, il a fini par suspendre la séance, toute honte bue.
Aujourd’hui, il a prouvé son amateurisme et son immaturité politiques. Beaucoup pense qu’il est la pomme de discorde du parti et la vermine pour imploser la famille URD. Une seule personne, aux antipodes de ce bureau et de la conférence nationale, ne peut abuser de son pouvoir, soit disant discrétionnaire, et détourner allègrement les textes sous le prétexte fallacieux qu’il est le premier vice-président. « C’est un sacrilège, un déni de démocratie à l’URD », a fustigé un cadre du part vert-blanc.
Salikou s’est érigé en laquais à la solde d’un candidat, corvéable et corvéable à merci. L’URD n’a pas une arme de destruction massive contre un quelconque candidat tuant ainsi le principe de l’égalité en droit devant le parti. Mais lui Salikou dispose de sa propre arme d’estoc pour éliminer les candidatures. Haro donc sur sa dictature, ses intentions fratricides, ses attitudes va-t-en guerre, ses errements, arrogances et extravagances politiques.
Pire, il est allé jusqu’à rejeter « l’option Abdoul Wahab Berthé » lui aussi quand la meute l’avait proposé comme mandataire pour guider le parti jusqu’au congrès. Il a également battu en brèche la motion consistant à voter pour convoquer un congrès extraordinaire le 14 novembre à venir. Avec autant de malveillances de sa part, le parti est en train de perdre ses repères. L’ultime recours est le congrès dont la date sera ultérieurement fixée pour départager les clans antagoniques. D’ores et déjà, les signatures ont commencé selon nos informations. Décidément le troubadour politique continue de mordre sur son mors. Une vraie chape de plomb pour le parti qui n’a pas fini de réveiller son père fondateur de son sommeil éternel.
Issiaka SIDIBE
Source: Le Matinal