« Enfin une rencontre ! », lance en première page le journal en ligne malien Malikilé. « Le Premier ministre Moctar Ouane a rencontré hier les présidents des partis et regroupements de partis politiques. Ils ont échangé sur les réformes politiques et institutionnelles. »
Cette rencontre était en effet très attendue, pointe Maliweb : c’était la « première du genre depuis la prise de fonction en septembre dernier du Premier ministre de la transition, Moctar Ouane. (…) Les politiques, évincés lors de la mise en place des trois organes de la transition, font l’objet aujourd’hui de toute l’attention des autorités de la transition, note le site malien. Cette première rencontre a été l’occasion de faire le point sur l’achèvement de la mise en place de l’architecture institutionnelle de la transition avec l’installation du CNT, le Conseil national de la transition. Ainsi, le Premier ministre a informé que son gouvernement présenterait dans huit jours devant cet organe législatif un Plan d’action gouvernemental. Le CNT, qui remplace l’Assemblée nationale issue du suffrage universel, est contesté par la classe politique, rappelle Maliweb, qui ne cesse de réclamer sa dissolution. Malgré tout, le chef du gouvernement a insisté sur un apport de la classe politique. ‘Une transition réussie signifie un climat politique apaisé, un environnement social serein, une économie qui se développe et un pays qui gagne’, a-t-il souligné. »
Pour leur part, poursuit Maliweb, « plusieurs politiques ont insisté sur des réformes politiques inclusives. La question de la création d’un organe unique chargé de l’organisation du processus électoral a été largement évoqué. »
Vers une réforme du système électoral ?
Justement, le dernier ministre des Affaires étrangères d’IBK, Tiébilé Dramé, qui participait à cette réunion, a pour sa part insisté sur la nécessité d’une réforme du système électoral. Il s’en explique dans Jeune Afrique.
« Il serait impensable d’organiser de nouvelles élections (dans 14 mois) sans tirer les leçons de ce qui est arrivé entre avril et août dernier, affirme Tiébilé Dramé. En d’autres termes, une réforme du système électoral est indispensable si nous voulons éviter de nouvelles crises politiques et institutionnelles. Il faut se parler, s’écouter et s’entendre pour prendre, très vite, le chemin des réformes. La mise en place d’un guichet unique et autonome de gestion des élections est l’une des principales résolutions du Dialogue national inclusif, relève encore l’ancien ministre malien des Affaires étrangères. C’est une exigence formulée par la quasi-totalité des partis politiques et des organisations de la société civile. Les autorités de transition seraient bien avisées de s’engager dans cette voix sans perdre plus de temps. »
Bounti : une bavure de Barkhane ?
Et puis le Mali toujours avec « l’armée française en accusation, un mois après la frappe contestée de Barkhane près du village de Bounti » : constat établi par Le Monde Afrique.
« Cinq semaines après ce dimanche sanglant, et au lendemain d’un débat sans vote, au Sénat français, il y a deux jours, sur les perspectives de l’engagement français au Sahel, les accusations de bavure demeurent tenaces, affirme Le Monde Afrique, bien que de nombreuses versions se contredisent. Alors que l’ensemble de la chaîne hiérarchique militaire nie depuis le début avoir commis la moindre erreur et assure avoir ciblé un groupe terroriste ce jour-là, les témoignages d’individus se présentant comme des rescapés ou de simples témoins et affirmant que cette frappe aurait visé un ‘mariage’ ne cessent de se multiplier. »
De son côté, la Minusma, poursuit Le Monde Afrique, est en train d’enquêter. « Cette enquête, dont l’objectif est aussi d’incorporer les éléments de justification de l’armée française, pourrait être bouclée d’ici moins d’une semaine. Mais rien ne dit que la hiérarchie militaire française transmettra des images détaillées de la frappe (…). Alors que plusieurs parlementaires estiment que la diffusion de ces enregistrements pourrait permettre de clore le débat, au ministère de la Défense, le refus est pour l’instant catégorique. Nombreux sont ceux, dans les cercles militaires, qui considèrent que ces images dévoileraient ‘des modes d’action’, donnant un avantage aux groupes terroristes, et que cette polémique relève d’une forme de ‘guerre informationnelle’. »
SOURCE: rfi