L’Hôtel Salam de Bamako a servi de cadre le lundi 18 novembre 2019, à la célébration de la vingt et neuvième Journée Africaine (JA) de la statistique au Mali. Organisée par l’Institut nationale de la Statistique (Instat), elle a été présidée par le Ministre de l’aménagement du territoire et de la population, Adama Tiémoko Diarra. Cette 29ème édition de la JA de la statistique est placée sous le thème : « tout le monde compte : des statistiques de qualité pour une meilleure gestion des déplacements forcés en Afrique ».
Le thème de l’édition 2019 de la JA de la statistique, dit le ministre, s’inspire de celui du sommet de l’Union africaine de 2019 qui était : « année de réfugiés, des rapatriés et des déplacés internes : vers des solutions durables au déplacement forcé en Afrique ». Selon Adama Tiémoko Diarra, c’est l’occasion pour nous de sensibiliser sur l’importance cruciale des statistiques désagrégées répondant au défi de la gestion des déplacements forcés en Afrique, un enjeu majeur contenu dans les objectifs de développement durable (ODD) horizon 2030. Selon le ministre, le nombre de déplacés forcés a atteint en 2018, 70,8 millions de personnes, dont près du quart en Afrique. Parmi les 70, 8 millions de déplacés forcés, dit-il, au moins 17, 8 millions sont des déplacés internes ; 7,4 millions sont des réfugiés et demandeurs d’asile ; un million représente des rapatriés. Les principaux facteurs qui amènent les déplacements forcés sont entre autres : les conflits et violence armée, les catastrophes naturelles et le changement climatique ; les urgences sanitaires ; l’insécurité alimentaire et l’extrême pauvreté ; l’injustice sociale et la mauvaise gouvernance. Pour Adama Tiémoko Diarra, le premier défi pour chaque pays est la production des données statistiques fiables, complètes et à jour, sur le phénomène, de même que la tenue d’une registre de traçabilité des personnes concernées, avec à l’esprit, l’instauration d’un environnement pacifique et sûr pour tous les citoyens ans leurs zones de résidence. Pour terminer il a remercié les partenaires techniques et financiers dont la plupart sont représentés au sein du sous-groupe statistique des PTF.
Avant, le directeur général de l’Instat, Dr Arouna Sougané, a situé l’évènement dans son contexte. Instituée en 1990 par la commission économiques des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et la conférence africaine conjointe des planificateurs, des statisticiens et des démographes, dit le DG de l’Instat, la JA de la statistique occupe une place importante dans l’agenda du Système statistique national (SSN) du Mali. Selon lui, la JA de la statistique est devenue un moment de rencontre et d’échanges entre les acteurs du Ssn (producteurs et utilisateurs compris).
Cette édition, dit Arouna Sougané, est célébrée dans notre pays au moment où l’ensemble des acteurs du Ssn a achevé l’élaboration du Schéma directeur de la statistique (SDS), troisième génération. La mise en œuvre de ce schéma, dit-il permis au SSN du Mali de faire un bond qualitatif assez remarquable. Il s’est réjoui du fait que problème récurent des ressources dans le domaine de la statistique est en passe d’être résolu grâce à la création du Centre de formation et de perfectionnement en statistique (CFPS). « En moins de cinq ans d’existence, il a pu former plus d’une centaine de cadres moyens, techniciens supérieurs et techniciens de la statistique, dont un grand nombre se trouve déjà en activité dans les structures du SSN. Sur le plan de la production, Dr Arouna Sougané a indiqué que le SSN a réalisé et est entrain de réaliser plusieurs opérations d’envergure comme le Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH), le Recensement général des unités économiques (RGUE), le Recensement général agricole (RGA), l’Enquête démographique et de santé (EDS), l’Enquête modulaire et permanente auprès des ménages, l’Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages, etc. Des réformes institutionnelles importantes par les autorités dans le domaine de la statistique n’ont pas été omises par le DG de l’Instat. Parmi elles, la mise en place du fond national de développement de la statistique. « Tous ces progrès ont été faits grâce à l’engagement des plus hautes autorités du pays qui ont bien compris que les statistiques constituent un outil indispensable de prise de décision », s’est réjouit le DG de l’Instat, Dr Arouna Sougané.
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain