Organisations intergouvernementales (OIG) et acteurs du secteur privé d’Afrique de l’Ouest, réunis du 26 au 27 mai lors d’un forum virtuel régional, veulent améliorer la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlec) dans la sous-région.
Co-organisé par le Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), cette réunion de deux jours s’inscrivait dans le cadre de la mise en œuvre de la Zlec.
Il s’agissait de renforcer la préparation et l’implication dans la mise en œuvre de la Zlec des acteurs sous-régionaux, en particulier les communautés économiques régionales, les organisations intergouvernementales et les plateformes sous-régionales du secteur privé. Y ont participé la Fédération des chambres de commerce et d’industrie ouest-africaine (Fewacci), la Chambre consulaire régionale de l’Uemoa (CCR/UEMOA), la Fédération des organisations patronales de l’Afrique de l’Ouest (Fopao), l’Association des femmes de l’Afrique de l’Ouest (Afao-Wawa), l’Association des jeunes entrepreneurs d’Afrique de l’Ouest, l’Association nationale des commerçants nigérians (NANTS), Ecobank, l’Organisation africaine de normalisation (Arso) et des partenaires régionaux.
Ces travaux se tiennent à un moment où les mesures prises pour freiner la propagation de la pandémie de Covid-19 (notamment la fermeture des frontières) ont non seulement étalé au grand jour les faiblesses de nos économies, mais aussi confirmé l’urgence de booster le commerce interafricain. Cela en vue de la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, schéma et plan directeur visant à transformer l’Afrique en puissance mondiale de l’avenir.
Dans le contexte de notre sous-région, la croissance du Produit intérieur brut (Pib) réel de l’Afrique de l’Ouest a chuté à 0,7% en 2020 (-2% au Mali), contre 3,5% en 2019 (5% au Mali). Notre pays, le Cap-Vert, le Libéria, la Guinée Bissau, la Sierra Leone et le Nigéria ont été les plus impactés négativement que les autres pays membres de la Cedeao.
En la matière, La Zlec est une réelle opportunité pour un changement de paradigme afin de consolider les acquis et d’accélérer le développement des chaînes de valeur régionales, a ajouté le Commissaire de l’Uemoa en charge du département des marchés régionaux du commerce, de la concurrence et de la coopération. Et le Professeur Filiga Michel Sawadogo, d’insister : « Ce n’est pas trop de développer des stratégies sous-régionales pour aborder certaines questions d’intérêt commun et pour soutenir nos États membres.»
La Zlec, opérationnelle depuis le 1er janvier 2021, est une plateforme qui crée un marché continental unique permettant aux entreprises de prospérer dans le but de libérer le potentiel d’accélération de la capacité industrielle et d’offrir des opportunités majeures de croissance pour les économies africaines et une expansion du commerce intra-africain. Aussi, peut-elle être considérée comme un cadre ayant le potentiel d’améliorer l’écosystème pour les entreprises et de connecter les entreprises locales aux chaînes de valeur régionales et mondiales.
Le rapport économique de la CEA 2020 sur l’Afrique souligne qu’une Zlec réussie créera un marché africain unique de plus de 1,2 milliard de consommateurs avec un PIB total supérieur à 2.500 milliards de dollars. Sa mise en œuvre réussie devrait augmenter le commerce africain de 15 à 25% d’ici 2040. Elle devrait libérer le potentiel de production et faciliter l’industrialisation, créer des emplois et une croissance durable. La Zlec offre également l’opportunité de passer d’une croissance basée sur la consommation à des sources d’expansion plus durables.
Cheick M. TRAORÉ