Jeudi 14 janvier, le ministre des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat a lancé l’opération « démolition des constructions illicites » se trouvant dans la zone dite zone prioritaire de Bamako-Sénou. Cette première étape de l’opération va concerner un espace de 1660 hectares pour un montant total de plus 320 millions F CFA pour l’ensemble des travaux.
Sur instruction du Président de la Transition, Bah N’Daw, le ministre des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat, accompagné de ses collègues des l’Infrastructures et des Transports, de la Sécurité et de la Protection Civile, a lancé les travaux de démolition des constructions illicites de la zone prioritaire de l’aéroport international Président Modibo Kéita de Bamako-Sénou.
Initialement prévus pour le 28 mai 2020, les travaux avaient été suspendus par l’ancien Premier ministre, Boubou Cissé, selon une note technique du ministère des Affaires foncières, pour la raison que le climat social était tendu. Une suspension qui avait alors encouragé d’autres occupants à accélérer leurs chantiers sur le site pourtant interdit.
De ce fait, il était devenu nécessaire de reprendre l’opération de démolition comme instruit, depuis, par le Président de la Transition.
Selon le ministre des Infrastructures et des Transports, l’occupation illicite de ladite zone est une sérieuse menace pour notre aéroport international. «Les occupations illicites ont atteint une telle ampleur que l’aéroport est menacé de retrait de sa licence par les autorités de l’aviation civile internationale. Ce retrait, s’il intervenait, priverait notre pays de vols internationaux et contraindrait nos voyageurs à utiliser les aéroports des pays voisins», a expliqué Makan Fly Dabo.
Face à cette menace, le ministre des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat a qualifié cette opération de démolition d’acte de salut public. «L’occupation illicite représente un danger pour la circulation aérienne», a fait savoir le ministre Dionké Diarra face à des occupants illégaux médusés et surpris par le bruit matinal des 6 bulldozers déployés sur le terrain.
Pour le ministre Dionké Diarra, l’opération est légitime et l’Etat n’a aucune sympathie pour dégager les occupants qui ne peuvent point parler d’abus. «Quand toute la zone aéroportuaire a été déclarée d’autorité publique, tous les occupants d’alors ont été indemnisés. Mais après, certains ont revendu leur parcelle et d’autres sont retournés sur place. Donc tous ceux qui sont là aujourd’hui sont des occupants illégaux et on n’a aucun scrupule pour les dégager», a rappelé le ministre.
Dans une note technique, le département des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat a indiqué que c’est après consultation organisée par l’Agence nationale de l’Aviation civile (Anac) que l’entreprise Africa Construction Corporation (ACC) a été sélectionnée pour la démolition effective des constructions illicites, dans le secteur dite zone prioritaire pour un montant total de 320 888 628 F CFA.
Face à l’urgence, il a été ainsi proposé de commencer les travaux par la zone très proche de la piste de l’aéroport qui fait une superficie de 1660 hectares. Par la suite, les travaux de démolition vont se poursuivre sur les zones dites de trouées Est et Ouest jusqu’à ce que les 7194 hectares du domaine aéroportuaire soient complètement débarrassés des occupants illégaux.
Alassane Cissouma
Source: Mali Tribune