Lors de sa coutumière présentation de vœux à la presse, le président du Congrès national d’initiatives démocratiques (Cnid-Faso Yiriwaton), Me Mountaga Tall, a évoqué plusieurs sujets d’actualité du pays, notamment les arrestations des journalistes. Il fera aussi une surprenante déclaration sur son avenir politique.
Selon Me Mountaga Tall, il n’y a pas besoin de consulter le classique et sérieux classement de la liberté de la presse de « Reporters Sans Frontières », pour s’inquiéter des atteintes à la liberté de la presse au Mali.
Pour preuve, il cite la récente rencontre des patrons des faitières de la presse avec des membres du gouvernement, qui leur ont rassuré de la ferme volonté des autorités de Transition à respecter la loi. Malgré cette rencontre, un journaliste a été arrêté, et poursuit une détention préventive. Ce qui viole flagramment les règles de procédures judiciaires. Plus loin, l’acteur de la démocratie malienne a affirmé sa foi pour la dépénalisation des délits de presse. « Je ne confondrai jamais cette mesure avec l’irresponsabilité des acteurs des médias qui doivent répondre des manquements dont ils se rendraient coupables soit par le jugement de leurs pairs qui pour moi est la pire des opprobres, soit par des sanctions pécuniaires appropriées », précise-t-il.
En revanche, pour Me Tall, de toutes hypothèses, et en raison de la place éminente et irremplaçable de la presse en démocratie, il faut travailler à mieux former les journalistes et à rendre les entreprises de presse viables pour soustraire les journalistes à la précarité. « L’aide publique à la presse, revue à la hausse, pourrait à cet égard être un début de solution », déclare-t-il.
Sur un autre plan, le défenseur des droits de l’homme a soutenu que les mesures de l’Instruction N° 2366/MATD-SG du 18 décembre 2020 relatives à l’application de l’état d’urgence qui, sous le couvert de lutte contre la pandémie de la Covid-19, doivent être abrogées. Car estime-t-il, lesdites mesures font planer des menaces sur toutes les libertés individuelles et collectives.
Par ailleurs, le Président du CNID annonce que l’année qui s’achève risque de rester longtemps dans la mémoire collective des maliens qui ont vécu dans leur chair et dans leur âme une des années les plus difficiles depuis l’indépendance du pays, en raison de la pandémie du coronavirus, les grèves à répétition, la chute d’un régime honni, l’aggravation de l’insécurité avec ses conséquences dramatiques pour notre peuple. Quant à la participation de son parti dans le processus de transition, le Président du CNID indique que le parti se conforme à la ligne du M5-RFP avant d’annoncer qu’il ne serait plus le président du CNID lors du futur congrès.
SKK