Dans ta carda de Youwarou, l’une des manifestations de la crise a été la départ massif des populations nomades vars la Mauritanie. Des centaines de parsonnes ont quitté leurs terroirs pour sa réfugier dans las camps sur la territoire de notre voisin de l’Ouest.Maintenant que la crise est en voie de règlement, l’heure du retour a sonné pour ces réfugiés.
Il est donc indispensable de mener des actions de sensibilisation pour apaiser les frictions entre populations sédentaires et nomades. C’est dans ce cadre qu’une réunion d’information et de sensibilisation a regroupé dans la salle de conférence du cercle, les services techniques, les élus, la société civile, les forces armées et de sécurité sous la présidence du préfet, Hamadoun Barry. «L’administration est présente à Youwarou depuis mars 2013 malgré la crise. Il est grand temps que les autorités locales parlent de réconciliation, de paix et de mise en confiance dans le cercle après les élections réussies afin de restaurer l’autorité de l’Etat», a souligné le préfet en ouvrant la rencontre.
A sa suite, le sous-préfet de la Commune de Farimaké, Bougouto Dembélé a fait le compte rendu de la mission qu’il a conduite du 30 décembre 2013 au 2 janvier 2014. La Commune de Farimaké qui fait frontière avec la Mauritanie, abrite le plus grand nombre de fractions nomades du cercle de Youwarou. Le sous-préfet a assuré que certains réfugiés sont déjà de retour au bercail.
Par peur, ils sont encore cachés dans la brousse à 2 et souvent 5 km environ des anciens sites connus de l’administration. Les individus rencontrés par la mission, pour la plupart des bergers, avouent qu’ils ont peur des représailles des populations sédentaires. Selon les mêmes sources, certains déplacés auraient décidé de rester dans les camps de réfugiés parce qu’ils gagnent bien leur vie là-bas.
La mission du sous-préfet a rencontré Yaya Ag Abdoulaye qui n’a jamais accepté de quitter son terroir. «Je suis né au Mali, j’ai grandi au Mali. Je préfère mourir sur la terre malienne», a-t-il confié aux membres de la mission qui, à chaque étape, ont échangé avec les populations avant de prodiguer des conseils pour le retour définitif de tous les réfugiés au pays.
Satisfait de cette visite des autorités, certains réfugiés dont un des guides de la mission, ont promis d’abandonner les camps de réfugiés pour retourner définitivement chez eux. La délégation a bouclé sa visite de terrain à Ghathi-Loumo, chef-lieu de la Commune rurale de Farimaké par une rencontre des chefs de villages sédentaires le 2 janvier.
Après ce compte rendu, le préfet a remercié le sous-préfet Dembélé pour son courage et cette initiative, avant d’ouvrir les débats qui ont permis de dégager des pistes de solution pour engager la réconciliation dans le cercle. Au chapitre des propositions, il a été recommandé l’organisation des missions de sensibilisation avec les chefs coutumiers comme le chef de village de Sourongo, l’implication des chefs de villages sédentaires dans toutes les actions de dialogues communautaires afin de réussir la réconciliation pour une paix durable.
Il a été demandé au Conseil de cercle d’élaborer le statut et règlement d’une Amicale des éleveurs du «Méma-Farlmaké». Il est envisagé aussi la tenue d’un forum à Ghathi-Loumo sur la réconciliation regroupant les éleveurs et responsables des cercles concernés par la transhumance dans le «Méma-Farimaké» ; à savoir : Niono, Ténenkou, Mopti, Youwarou et Niafunké. Au cours des débats, il est ressorti comme conclusion que la réconciliation exige des populations des valeurs de tolérance, de pardon et de justice pour une paix durable.
Sadou CISSÉ
Source: Les Echos du 23 jan 2014