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Yachim Maiga: acteurs de mars 1991, réveillez -vous pour nous livrer votre part de vérité!

La publication, suivie du lancement du livre de Choguel Maiga: Le Mali…, ma vie, suscite, en ce moment des réactions diverses et variées. Il y a ceux qui jugent le contenu du livre et il y a ceux qui jugent l’auteur donc la personne de Choguel. Parmi ces derniers, je retiens surtout, une certaine classe de nos compatriotes qui se croient intouchables. Pour eux, ça constitue un crime de lèse-majesté que d’aborder leur vie politique, en dehors de leur vérité à eux, dans un ouvrage, écrit pour la postérité. Pour étayer mes propos, je m’attarderai sur le cas de l’ancien Premier ministre de la Transition de 1991 à 1992, Soumana Sacko dit Zou.


Lorsque l’affabulation et la diffamation, deux faces d’une même pièce, se donnent le droit de chercher, vaille que vaille, à salir l’image de l’écrivain Choguel Maiga, les amis dignes fils et filles du Mali se doivent de se tenir debout sur les remparts pour défendre la grandeur de l’écrivain Premier ministre. C’est pourquoi, nous nous indignons contre la fuite en avant inique d’un “Zorro” qui dans une décrue intellectuelle révolue, se délecte dans son sport favori pour humilier tout en s’humiliant dans le but d’attiser son «moi, je «
Après son passage à la Primature, d’avril 1991 à juin 1992, Soumana Sacko, alias Zou est resté muet comme une carpe durant les mandats, de Alpha Oumar Konaré et de ATT. Pourquoi ? De toute évidence, pour ne pas se mouiller politiquement, car pour lui, le peuple allait tôt ou tard, lui faire appel. Première déception: personne ne s’est souvenu de lui.
En 2012, pendant la crise, ne sentant toujours pas l’appel du peuple venir, il se jette dans le marigot politique. Il s’y était d’ailleurs mal pris, en s’attaquant à la toute puissante organisation islamique, le Haut Conseil Islamique du Mali, HCIM qui était le maître de jeu d’alors: deuxième déception, il est resté reclus chez lui, avalant sa frustration de n’avoir pas été suivi.
Pour quelqu’un qui s’était autoproclamé “excellentissime économiste”, le “meilleur de tous les maliens”, rester aphone sur la gouvernance publique est un péché. Zou n’a jamais daigné lever le petit doigt pour fustiger la corruption qui a gangrené tous les régimes post 1991. Le Zorro n’a-t-il rien à dire ou a-t-il craint d’être indexé, lui, qui a eu le temps de créer un parti politique et d’aller à la conquête des suffrages de ses concitoyens. Troisième déception: même au plus fort de la crise de 2012, personne ne s’est souvenu encore de lui.
Alors, comment peut-on comprendre qu’un si grand “démocrate sincère et intellectuel hors-pair” n’ait jamais été appelé par aucun régime post 1991 jusqu’à nos jours ? Soit il n’a laissé le souvenir d’aucun fait d’armes soit il se prend pour un sacro-saint au-dessus de la mêlée!
Dans les deux cas, il est resté solitaire dans son coin ruminant sa quatrième déception de n’avoir pas été reconnu par le peuple auprès de qui, il s’est toujours peint en blanc et en sauveur.
Le livre: Le Mali…, ma vie, a déjà atteint son but ultime: réveiller les acteurs du mouvement démocratique de leur longue hibernation.
Preuve que même le “brillantissime” Soumama Sacko fait des trous de mémoire. En effet, il ne se rappelle plus la date de la conférence organisée par l’ADEMA sur le bilan des 31 ans du mouvement démocratique, tenue le 02 avril 2022 au Centre International de Conférence de Bamako. Pourtant c’est bien ce jour 02 avril 2022, que l’ancien ministre des Finances de Moussa Traoré (1987) a déclaré que c’est Moussa Traoré qui a détruit l’armée et qu’il n’y avait pas d’État au moment de l’avènement de la démocratie. Notre grand Zou a tout simplement confondu la date de la création de l’ADEMA PASJ, le 25 mai 1991 et cette autre rencontre, 31 ans plus tard, le 02 avril 2022.
N’est-il pas temps pour Soumana Sacko de publier ses mémoires ? Nous voulons savoir pourquoi pendant près de 33 ans, il n’a jamais été plébiscité et n’a jamais signé son retour aux affaires en dehors de la Primature 1991-1992. Et justement s’agissant de ses 14 mois passés à la Primature, nous avons aussi besoin d’explications sur la gestion de la Transition de 1991, notamment sur ses relations avec son “bienfaiteur ATT”.
Acteurs se réclamant du mouvement démocratique, réveillez-vous pour écrire, vous aussi, votre part de vérité sur les 33 ans post 26 mars 1991. Il ne s’agit plus de produire des réactions pour les médias, mais plutôt d’écrire pour la postérité, pour les générations futures.

Dans 100 ans, quand nous ne serons plus là, seuls les livres parleront à notre place. Moi, en tant qu’acteur-citoyen du mouvement démocratique de mars 1991, j’ai rempli ma part de responsabilité en publiant l’ouvrage intitulé “Mali, Pouvoir de la démocratie chiffonnée”, paru en janvier 2020. (La Sahélienne, 329 pages). Dans ce livre, je suis arrivé au constat que les géniteurs de la démocratie multipartiste du 26 mars 1991, sont aussi prédateurs que les dictateurs à travers notamment la généralisation de la corruption, l’impunité, la déstructuration de l’école, la mise en question de l’État et de la Nation. Je n’ai pas fait pas que constater ; j’ai fustigé les frasques de ces dirigeants qui ont travesti la démocratie, d’où le titre : « Pouvoir de la démocratie chiffonnée ». Je suis sans concession pour cette élite qui a tout détruit et qui ne répond de rien devant le peuple.
Cette élite dirigeante, justement doit être contrainte de répondre. C’est le but selon ma compréhension de l’ouvrage de Dr Choguel Maiga, «le Mali…, ma vie ».
Surmontons nos peurs pour écrire notre histoire commune sous toutes ces facettes, pour les générations futures. C’est pourquoi, il urge de mettre en place, un comité national d’écriture de cette histoire contemporaine, qui mettra tout le monde d’accord.
En ce 16 mai 2024, jour de commémoration de la disparition du premier Président du Mali éternel, Modibo Keita, nos pensées et prières vont à tous nos illustres disparus. Mon rêve est de vivre le jour, où tous ceux qui ont eu à diriger notre pays et qui ne sont plus de ce monde, soient célébrés comme Modibo Keita, par la Nation reconnaissante.

Bamako, le 16 mai 2024
Yachim Maiga
Auteur du livre
« Mali, Pouvoir de la démocratie chiffonnée,
Éditions la Sahélienne, janvier 2020, 329 pages

Source: Info – Matin
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