Mao Tsé-toung était le « Grand timonier ». Xi Jinping, qui accumule les comparaisons avec le fondateur du régime chinois, est parfois surnommé « Président de tout » pour sa capacité à empiler casquettes et titres honorifiques.
A 64 ans, le président de la République populaire a obtenu dimanche une révision de la Constitution chinoise qui l’autorisera à rester au pouvoir sans limite de temps.
Cette nouvelle avancée illustre une concentration du pouvoir comme aucun des prédécesseurs de Xi Jinping ne l’avait fait depuis l’ère cataclysmique de Mao (1949-76).
Secrétaire général du Parti communiste
C’est le poste le plus important en Chine, où « le rôle dirigeant » du Parti communiste chinois (PCC) est inscrit dans la Constitution.
Xi Jinping occupe cette fonction depuis son élection par le Comité central (le « parlement » du Parti) le 15 novembre 2012. Il en a profité pour lancer une campagne anti-corruption qui a visé plus de 1,2 million de cadres du PCC, et pour placer des hommes à lui aux postes stratégiques.
Président de la République populaire
Ce poste largement symbolique donne au numéro un chinois un rang protocolaire équivalent à celui des chefs d’Etat étrangers. M. Xi l’occupe depuis son élection par le Parlement national le 14 mars 2013.
Président de la Commission militaire centrale
« Le pouvoir est au bout du fusil », comme disait Mao, et Xi Jinping contrôle par ce poste les armées chinoises depuis 2012.
Président de groupes de travail
Xi Jinping a pris directement sous ses ordres la direction de plusieurs groupes de travail consacrés à des domaines habituellement réservés au gouvernement: sécurité nationale et cyberespace, économie et finances, pilotage des réformes…
‘Xi Dada’
Ce terme, qu’on pourrait traduire par « Tonton Xi », a été popularisé par la presse officielle pour lui donner une image d’homme proche du peuple.
‘Noyau central’
La distinction de « Noyau central du PCC », octroyée par le parti en 2016, donne à son titulaire une stature incontestée et incontestable.
‘Lingxiu’ (chef)
Ce terme a commencé à apparaître dans les médias l’an dernier. Très honorifique, il n’avait jusqu’à présent été accordé qu’à Mao.
Penseur
Le Parlement doit aussi inclure dimanche dans la Constitution la « Pensée Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère ». Seul Mao avait eu droit à un tel honneur de son vivant.
‘Bodhisattva vivant’
Les députés rivalisent de louanges pour Xi Jinping depuis l’ouverture de la session parlementaire annuelle, mais la palme revient à un haut responsable provincial qui a assuré que certains de ses administrés voyaient dans le président un « Bodhisattva vivant », c’est-à-dire un saint en passe de devenir un Bouddha.
Winnie l’ourson
Certains internautes se sont avisés d’une ressemblance entre l’homme fort de Pékin et le personnage de dessins animés. La censure s’en est formalisée: le plantigrade est désormais banni des médias et des sites internet.
AFP
Journal du mali