Depuis le 2 février, des nouvelles règles ont été fixées pour l’obtention du visa Schengen, notamment en matière de tarifs et de justificatifs de documents. L’association la Cimade dénonce « un accès au visa à plusieurs vitesses ». En clair, les ressortissants des États qui collaborent peu au processus de réadmission des migrants illégaux ont plus de difficultés à obtenir ce sésame.
Depuis le 2 février, des nouvelles règles en matière d’obtention du visa Schengen sont entrées en vigueur. L’association la Cimade dénonce « un accès au visa à plusieurs vitesses, directement corrélé avec le degré de coopération des États tiers dans le processus de réadmission » des migrants illégaux.
InfoMigrants revient sur ces changements.
Qu’est-ce que le visa Schengen ?
Le visa Schengen est un visa permettant à une personne de voyager dans les 26 pays de l’espace Schengen – dont 22 font partie de l’Union européenne – pour une période de 90 jours maximum.
Le titulaire du visa peut entrer dans l’espace Schengen, y circuler librement et en sortir depuis n’importe quel pays membre.
En 2018, plus de 14 millions de personnes ont utilisé un visa Schengen pour voyager en Europe.
Qu’est-ce qui change ?
À travers ces nouvelles règles, les États membres utilisent le traitement des visas comme moyen de pression sur la politique migratoire des pays dont les ressortissants sont demandeurs. Ainsi, le ressortissant d’un pays qui ne collabore pas avec un État membre de l’espace Schengen en matière de réadmission des migrants peut avoir plus de difficultés et de restrictions dans l’obtention de son visa.
– Les frais de visas sont dorénavant plus élevés : compter 80 euros pour un adulte (contre 60 auparavant) et 40 euros pour un enfant âgé de six à 12 ans (contre 35 auparavant).
Mais, selon l’association la Cimade, les frais peuvent varier selon le pays d’origine : si ce dernier est coopératif en matière de réadmission de migrants, le prix pourra être rabaissé à 60 euros. S’il est en revanche peu coopératif, les frais pourront atteindre 160 euros.
– Les délais de traitement des demandes de visa peuvent varier selon le pays d’origine. Les ressortissants des pays ne coopérant pas en matière de réadmission des migrants peuvent voir ces délais allongés. En revanche, les pays qui collaborent avec les États membres se verront accorder des périodes de traitement de visas plus courtes.
– Les demandes de justificatifs (exemple : document d’identité, assurance de voyage, relevés bancaires, justificatif de travail, etc.) peuvent être différentes selon les pays. Comme l’explique la Cimade, « des justificatifs plus nombreux pourront désormais être exigés de la part d’une personne » qui vit dans un pays qui ne collabore pas suffisamment avec les États membres dans le cadre de la réadmission de leurs ressortissants illégaux.
Source: Infomigrant