Les Organisations faitières de la filière bétail/viande et lait ont organisé une conférence de presse, ce 29 janvier 2019, à la Maison de la presse. Au cours de cette rencontre avec les hommes de médias, les responsables du collectif des organisations du secteur ont exprimé leur colère face aux exactions contre les éleveurs, notamment dans le centre du pays. Ils ont également demandé au gouvernement d’assurer la sécurité des professionnels de la filière et leurs biens où qu’ils se trouvent avant d’inviter les autorités à poursuivre les auteurs de ces crimes.
Cette conférence de presse était animée par le président la commission du collectif, Hamsoulaye DIALLO, non moins secrétaire générale du syndicat des bouchers, qui avait à ses côtés : Ibrahim DJINGAMDE ; Boubacar DIALLO, secrétaire général du SYNAPRO ; Modibo DJIME ; Boubou CISSE, président du Garbal de Niamana, etc.
Les acteurs ont profité de cette rencontre avec la presse pour appeler à l’arrêt immédiat des exactions subies par les éleveurs et leurs biens. Aussi, ces acteurs ont invité les autorités à punir les auteurs de ces exactions. Dans la même foulée, les acteurs de la filière ont exigé l’application stricte de la loi portant sur la charte pastorale sur toute l’étendue du territoire Malien.
Dans les témoignages, il ressort que les acteurs de la filière bétail, viande et lait payent un lourd tribut dans la crise multiforme que traverse le pays, depuis bientôt, six ans avec, à la clé, des affrontements intercommunautaires sans précédents.
À Bamako, tout comme à l’intérieur du pays, la pratique des activités élevages, le métier de boucher, celui de collecte et de vente du lait devient, de plus en plus, périlleux pour les professionnels. Régulièrement pris pour cibles des bandits armés ou trop souvent victimes d’amalgame, les responsables du collectif ont invité, hier mardi, l’État à prendre toutes ses responsabilités pour mettre fin à ce drame qui étouffe l’économie nationale.
Au cours de cette conférence de presse aux allures de meeting, les témoignages de certaines victimes rapportés en disent long sur le calvaire vécu. Dans le pire des cas, ils sont sauvagement massacrés avant de piller leurs biens.
À ce niveau, le conférencier a rappelé le cas de deux des jeunes bouchers victimes d’amalgame dans l’exercice de leur métier, à Doumanzana au mois de novembre 2018.
Près de Banamba, un éleveur soninké du nom de Zoumana KINGOUMANA, a été dépossédé de 100 têtes en début de mois. Pire, les assaillants ont amené avec eux, son fils Amadou, d’une douzaine d’années.
Aussi, Dramane GOITA, un éleveur de Koutiala, a été au cœur d’une attaque contre un convoi de véhicules de bétail près du village de Fallo, non loin de Ségou.
« On nous a arrêtés, mis à plat vendre, et nous avons été fouillé, ainsi que nos véhicules. C’était des porteurs, probablement de l’armée malienne. Après l’attaque, nous avons informé la gendarmerie de San, de Ségou, ainsi que la police, sans suite », a témoigné M. GOITA.
Selon Boubou CISSE, ‘’on sait où se trouvent les voleurs, mais les autorités refusent de les interpeler, évoquant souvent le manque de moyens’’.
Les doléances du secteur s’articulent aujourd’hui autour de dix points, entre autres : l’application du décret portant l’annulation de la TVA sur l’alimentation du bétail ; la facilitation de l’acquisition des moyens de transport de la viande ; le désarmement des détenteurs d’armes partout au Mali ; le dédommagement des victimes de la crise actuelle.
Il s’agit aussi d’impliquer les acteurs de la filière dans toutes les prises de décision les concernant ; assurer la mobilité du cheptel partout au Mali ; appliquer strictement le décret portant sur la criminalisation de vol de bétail.
Par ailleurs, les professionnels du secteur exigent du gouvernement de mettre à leur disposition des points de vente de bétail dans toutes les communes du district de Bamako.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin