Rien ne va plus à Ozone Mali. C’est du moins ce que l’on peut dire eu égard aux vives tensions et à l’atmosphère délétère qui règnent au sein de cette entreprise.
En effet, un litige oppose la direction générale de la société marocaine Ozone Mali à son personnel.
Ainsi, le personnel de cette société œuvrant dans le domaine de l’assainissement et de la protection de l’environnement emploie plus de 1000 personnes.
Ce litige selon les responsables syndicaux notamment Monsieur Abdramane Sanogo et Eric Togo respectivement secrétaire Général et secrétaire Administratif du Syndicat Ozone -Mali affilié à la centrale de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), est liée au licenciement de 275 agents de propriété (balayeurs, nettoyeurs, chauffeurs, plombiers).
Ces ouvriers recrutés par les bureaux de placement (Job Master et SAER Emploi) sur la base d’un contrat à Durée Déterminée d’une année renouvelable.
Ayant plus de 4 ans et demi de service donc plus de quatre renouvèlements, ces travailleurs se sont vus licenciés sans préavis ni indemnités au mépris des textes qui régissent le droit du travail en République du Mali.
En vue d’attirer l’attention des plus hautes autorités politiques, le syndicat selon le secrétaire administratif Eric Togo a adressé des courriers à la primature, la mairie du District de Bamako, l’inspection, la centrale UNTM, les bureaux de recrutement SAER emploi et job center qui n’ont pas daigné leur répondre.
Outré et indigné par cette situation, le personnel de Ozone -Mali sous la férule de son syndicat pour se faire entendre a alors tenu devant la cour de la société un sit-in le jeudi 29 août 2019. Devant l’indifférence de la Direction Générale dirigée par Monsieur Noureddine CHBANI, le syndicat a observé un arrêt de travail le vendredi 30 août 2019 pour soutenir les 275 agents licenciés et reclamé un contrat à durée indeterminée.
Il n’a pas fallu plus pour que la direction générale entre en transe et envoie des Marocains travailler en lieu et place du personnel malien.
Excédé par ce comportement peu orthodoxe, le personnel de ozone est alors descendu en nombre dans les rues pour empêcher ceux-ci d’assumer leur fonction.
Informé de ce climat conflictuel, le commissaire du 3eme arrondissement de police s’est déplacé sur les lieux pour comprendre le fond et pallier les éventuels débordements.
Aux dire des syndicalistes en dépit du contrat juteux de 9 milliards de FCFA signé entre l’Etat du Mali et la société Ozone, le personnel de cette entreprise travaille dans des conditions infra humaines. Démarrant la journée du travail à 6h du matin pour finir à 14 heures, ces travailleurs sont parfois victimes d’accidents de circulation qui ne sont pas prises en charge par la société et ne bénéficient pas souvent du matériel de travail (tenue, gants, chaussures) et peuvent cumuler des fois des arriérés de salaire.
A suivre…
Alpha SIDIKI SANGARE
Canard Déchaîné