La FIFA menace de suspendre le Mali et de le disqualifier de la CAN Egypte 2019 si jamais la prochaine Assemblée générale de la FEMAFOOT venait à capoter. C’est le message qu’a apporté son émissaire à Bamako, Veron Mosengo-Omba, lors de sa rencontre avec le Premier ministre Boubou Cissé, samedi dernier, à la Primature. A travers cette démarche, la FIFA viole elle-même son principe de non-ingérence du politique dans le football.
Le Directeur de la division Associations membres de la FIFA pour l’Afrique et les Caraïbes, Veron Mosengo-Omba, a été reçu en audience, samedi dernier, par le Chef du Gouvernement malien, Dr. Boubou Cissé. En présence du ministre de la Jeunesse et des Sports, Arouna Modibo Touré et de la présidente du Comité de normalisation (CONOR) de la Fédération malienne de football, Mme Daou Fatoumata Guindo, l’émissaire de l’instance mondiale du football mondial a livré un message plutôt biaisé.
Dans un premier temps, il exprime la solidarité de la FIFA pour une sortie de crise du football malien, » le message du président de la FIFA est simple et clair. La FIFA restera toujours aux côtés du football malien parce que c’est un grand pays de football en Afrique. On a qu’à regarder le résultat de ses jeunes. Il n’y a pas deux ou trois personnes qui peuvent prendre ce football en otage. Tout le monde est fatigué. Comment dans un grand pays de football, il n’y a pas de championnat ? Alors, si le Championnat ne se joue pas ici, c’est que le président de la FIFA a échoué. La Famille du football malien a échoué aussi. Ça c’est pas normal « , a-t-il affirmé.
En deuxième lieu, il profère des menaces de sanctions à l’encontre du Mali, « si certaines personnes essaient de saboter cette Assemblée générale de la FEMAFOOT (15 juin), la FIFA prendra ses responsabilités, ira même jusqu’à suspendre la Fédération malienne de football pour les matches des compétitions FIFA et même pour la CAN qui commence le 21 juin en Egypte « , a-t-il déclaré.
Vous avez dit non-ingérence ?
Avec tels propos d’intimidation, l’on peut dire sans doute que Veron Mosengo-Omba tente d’inciter les autorités Politiques du Pays à influencer la prochaine Assemblée générale de la FEMAFOOT. Notamment, à faire appliquer la dernière feuille de route (18 mars 2019) que la FIFA a dressée pour essayer de contourner la sentence du Tribunal Arbitral du Sport (TAS), rendue le 15 novembre 2018. Rappelons que la plus haute juridiction du Sport a annulé l’Assemblée générale extraordinaire illégitime du 29 novembre 2016, tenue à Sikasso, sous la bénédiction du même Veron Mosengo-Omba.
Ce monsieur doit-il encore intervenir dans les problèmes du football malien et pousser le toupet au point de venir intimider nos autorités ?
Aussi, convient-il de souligner qu’avec cette démarche, la FIFA sort de son rôle et foule au pied le principe de non-ingérence politique dans la gestion du football. Une notion qui a été à la base de sa décision de susprendre le Mali, le vendredi 17 mars 2017. C’était suite à la dissolution du Comité Exécutif de la FEMAFOOT par le ministre des Sports d’alors, Housseini Amion Guindo.
C’est donc surprenant que cette même FIFA envoie un émissaire, aujourd’hui, pour pousser les politiques à s’ingérer dans la résolution de cette crise du football malien. En tout cas, l’instance dirigée par Gianni Infantino affiche une incohérence totale avec son fameux » principe de non-ingérence « , à travers cette visite à Bamako.
SIC
Source: l’Indépendant