Après sa tournée dans certaines localités des régions du centre du pays, notamment Mopti et Ségou, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, entame du 22 au 26 mars 2018, un périple qui va le conduire à Tessalit, Kidal, Gao, Tombouctou, Mopti, Koro, Bankass, Badiangara et Djenné. Soumeylou Boubèye Maïga réussira-t-il là où son prédécesseur, Moussa Mara, a échoué ?
En principe, c’est aujourd’hui que le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga se rend à Kidal. Ce déplacement du chef du gouvernement dans l’enclave rebelle retient toutes les attentions et anime les débats dans les salons feutrés de la capitale. Et cela pour diverses raisons.
Si l’actuel Premier ministre affiche une certaine sérénité, va-t-il réussir là où un certain Moussa Mara a échoué ? C’est la principale interrogation que se posent les observateurs avisés de la crise malienne. Dans une interview accordée à la chaîne BBC Afrique, Soumeylou Boubèye Maïga affirme que sa visite à Kidal se passera normalement et ne posera aucun problème. « Mon déplacement dans la ville de Kidal ne pose aucun problème et se passera normalement même si certaines personnes sont dans la propagande et diffusent des informations qui sont loin de la réalité. Nous y irons sans arrogance et sans esprit de revanche. Nous avons nommé depuis quelques mois un gouverneur pour la région de Kidal, maintenant il faut aller voir avec lui et avec les populations quels sont les services qui sont les plus urgents à mettre en place de manière à ce que l’Etat, là-bas comme dans toutes les régions du Mali, puisse répondre aux besoins des populations ».
Selon un communiqué de la Primature, il sera accompagné lors de cette visite par huit (8) membres de son gouvernement : Pr Tiémoko Sangaré, ministre des mines et du pétrole, Mohamed Ag Earlaf, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Mme Traoré Zeynab Diop, ministre des infrastructures et de l’Equipement, Housseini Amion Guindo, ministre de l’Education nationale; Mahloud Ben Kattra, ministre de l’emploi et de la fonction publique, Mme Nina Wallet Intalou, ministre de l’Artisanat et du tourisme et Mme Kané Rokiatou Maguiraga, ministre de l’Elevage et de la Pêche.
Au-delà des menaces des lilliputiens de la CMA, toujours animés par une utopique revendication d’indépendance, le retour de l’administration et des services sociaux de base, comme inscrit dans l’agenda du Premier ministre, est sans doute un vœu des populations de la capitale de l’Adrar des Ifoghass. L’eau, l’électricité, les services sanitaires sont bien des droits dont les aventuriers de la CMA continuent de priver les Kidalois.
L’enjeu de cette visite à Kidal où l’armée et l’administration malienne sont absentes, est de taille. C’est aussi une visite très risquée. Les Maliens se souviennent encore comme si c’était hier, de la visite à Kidal en mai 2014, de l’ancien Premier ministre, Moussa Mara. Elle avait coûté la vie à plusieurs dizaines de personnes et provoqué le départ de l’armée et de l’administration de Kidal. Une grosse perte qui a contribué à plomber le processus de paix.
Daouda T. Konaté
Source: Le Challenger