Une mission du Conseil de Sécurité des Nations Unies a séjourné au Mali du 19 au 22 octobre 2017. Ladite mission a évalué la situation sécuritaire, notamment en ce qui concerne le niveau et la nature de la menace que représentent le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.
La délégation conduite par la France, l’Éthiopie et l’Italie, est composée des 15 membres du Conseil de Sécurité. En marge de cette visite au Mali, les responsables du conseil de sécurité ont animé une conférence de presse, le samedi 21 octobre 2017 à l’hôtel Radisson Blu pour réaffirmer le soutien du conseil de sécurité à la force conjointe du G5 Sahel en vue de lutter efficacement contre le terrorisme. En outre, les membres du conseil de sécurité ont invité les parties maliennes d’accélérer la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
Cette conférence de presse était animée par le président en exercice du conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies, l’Ambassadeur Français François Délatre, en présence de Sebastiano Cardi d’Italie, Tékédo Alémou d’Ethiopie et du représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies au Mali, Mahamat Saleh Annadif. « Le conseil de sécurité effectue actuellement une mission importante dans le sahel. Cette visite est effectuée par l’ensemble des membres. La lutte contre le terrorisme nous concerne tous. Les pays du G5 Sahel ont pris une décision courageuse de s’unir pour lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale à travers l’établissement de la force conjointe du G5 Sahel. Nous sommes convaincus que cette force est un outil adapté qui peut contribuer au rétablissement de la paix dans l’ensemble de la région du Sahel.
Le G5 Sahel est également la réponse la plus adéquate aux attaques récurrentes», c’est par ces mots que le conférencier, François Délatre a commencé son allocution. Selon lui, l’objectif du conseil de sécurité est de faire en sorte que la coopération entre la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation du Mali) et le G5 Sahel puisse être une réalité. Avant de rassurer que l’appui du conseil de sécurité ne fera pas défaut dans la lutte contre le terrorisme. Aux dires du conférencier, cette visite va leur permettre de mesurer la situation sur le terrain. « Cette visite va nous permettre également de préparer dans les meilleure conditions la réunion ministérielle du conseil de sécurité que présidera le ministre Français de l’Europe et des affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, le 30 octobre prochain à New-York qui aura précisément pour objectif de définir collectivement la meilleure manière dont la communauté internationale et l’ONU peuvent soutenir la force du G5 Sahel. Il n’y aura pas de stabilité durable de la région du Sahel sans la résolution de la crise au nord du Mali », a-t-il dit. En outre, il a souhaité l’accélération de la mise en œuvre de l’Accord. « La mission que nous menons avec le conseil de sécurité souhaitait également voir les membres du Comité de suivi de l’accord (CSA) afin de leur rappeler l’importance d’accélérer la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali qui est une clé pour la stabilité de l’ensemble de la région. Nous avons écouté les messages des parties sur l’état de la mise en œuvre de l’accord. Nous avons fait part des préoccupations et de l’impatience des membres du conseil de sécurité concernant la nécessité d’avancer dans la mise en œuvre de l’accord. Il est urgence d’avancer. Le conseil de sécurité suit de très près cette question. Nous attendons des résultats concrets et tangibles dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger », a souligné le conférencier. A sa suite, Sebastiano Cardi d’Italie et Tekedo Alemou d’Ethiopie ont abondé dans le même sens. Selon eux, le sahel est de plus en plus au centre de l’attention des Nations Unies. En réponse aux questions des journalistes, le conférencier, François Délatre a déploré la résistance des attaques récurrentes perpétrées dans le Sahel.
Au Mali où se trouve le quartier général de la Force du G5 Sahel, les membres de la délégation ont rencontré des personnalités dont le Chef de l’Etat malien, Ibrahim Boubacar Keita, président en exercice du G5 Sahel. Outre le Mali, la délégation se rendra en Mauritanie et au Burkina Faso.
Cette visite du Conseil de Sécurité de l’ONU arrive quelques semaines après la publication du dernier rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur la situation au Mali. Le rapport souligne la détérioration de la situation politique et des conditions de sécurité depuis l’adoption de la résolution 2364 le 29 juin 2017.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain