L’offensive commune des forces armées françaises et tchadiennes se poursuit dans le massif des Ifoghas, dans le nord du Mali, avec la mort d’une quinzaine de « terroristes » tués « cette nuit » au cours de violents combats, a indiqué ce mardi 5 mars le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Parallèlement, la rébellion touarègue du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d’enquêter sur les crimes qui auraient été commis par l’armée malienne.
Cependant, et bien qu’ayant subi de lourdes pertes, Aqmi et tous les groupes – issus ou directement liés à Aqmi tels que le Mujao ou encore Ansar Dine dirigé par le Touareg Iyad Ag Ghali – qui combattent ensemble, n’en demeurent pas moins une force capable de nuire. « Nous découvrons littéralement une organisation industrielle du terrorisme », affirmait, lundi 4 mars, sur la radio privée française Europe 1, le chef d’état-major français, Edouard Guillaud. Il citait notamment « plus d’une cinquantaine de caches dans des maisons, des hangars, ou des grottes et plus dune dizaine d’ateliers de fabrication, y compris de bombes ».
L’armée malienne formée par l’Union européenne
Les premiers soldats maliens – dont certains participent actuellement aux combats – commenceront à être formés par l’Union européenne (UE) à partir du 2 avril, à l’école militaire de Koulikoro, à une soixantaine de kilomètres de Bamako. La Mission européenne doit former quatre bataillons de 650 hommes de l’armée malienne, soit la moitié de l’effectif opérationnel de cette armée.
Au micro de RFI, à Bruxelles, le général français François Lecointre, commandant de la Mission militaire européenne de formation de l’armée malienne, a déclaré que le premier de ces bataillons pourrait être opérationnel, dans le nord du Mali, « à partir de juillet » mais, pour l’instant, l’armée malienne manque de tout.
Dans un communiqué, les avocats du MNLA ont également dénoncé les appels à la haine raciale relayés par les sites internet maliens et la presse pro-gouvernementale.
Le procureur de la CPI avait annoncé, en début d’année, avoir ouvert une enquête sur des crimes de guerre présumés commis par divers « groupes armés » depuis janvier 2012 au Mali. Mais le MNLA a jugé nécessaire de souligner, auprès de la CPI, qu’il ne fallait pas que la Cour oublie d’enquêter sur les crimes imputés aux forces pro-gouvernementales maliennes.