La ville de Niono a vécu, hier jeudi 19 septembre, l’une de ses pires journées à la suite d’une manifestation de jeune dirigée contre la police. Le commissaire principal IssiakaTounkara a été lynché. Un manifestant aussi été tué. Et vingt-deux blessés, dont quatre cas graves parmi les policiers. Le commissariata été saccagé etle magasin d’armement pillé, selon le ministère de la sécurité. La manifestation était dirigée contre le commissaire dont la population avait exigé le départ de Niono.
Tout semble parti du constat que la population a appris le retour à Niono du commissaire dans la soirée du mercredi au jeudi, malgré son injonction de le voir quitter la ville. Ainsi, une foule très compacte et en délire a marché, jeudi après-midi sur le commissariat de police, exigeant à nouveau le départ de ce dernier. La manifestation, d’ordinaire pacifique, s’est vite transformée en une véritable échauffourée entre manifestants et policiers devant les locaux du commissariat. Au cours de ces heurts, les deux personnes susmentionnées ont trouvé la mort notamment le commissaire Tounkara et un manifestant. Dans son communiqué, le ministère de la sécurité précise que « les policiers débordés se sont retirés et, dans leur retraite, le Commissaire Divisionnaire Issiaka Tounkara, blessé à la tête, a été rattrapé et assassiné par les manifestants ».Il est à déplorer 22 blessés dont grièvement. Le commissariat et du matériel roulant (quatre véhicules) ont été brulés.
Le ministre de la Sécurité a indiqué que « toutes les dispositions seront prises pour ramener incessamment le calme et la quiétude dans la ville de Niono ».
En outre, il a déclaré que » les auteurs et complices de ces actes ignobles que rien ne justifie, seront identifiés et traduits devant la justice ».
Les rapports entre la population de Niono et la police se sont détériorés à la suite d’un contrôle de vignette des engins à deux roues et tricycles initié par la mairie au mois de juillet dernier. C’est au cours de cette opération qu’un motocycliste transportant un malade s’est renversé avant de se faire fracturer la jambe. Depuis, la population, très remontée par cet incident, avait exigé le départ du commissaire principal, qui avait entretemps quitté Niono en attendant que la colère de la population baisse.
Abdoulaye DIARRA
Source: l’Indépendant