Depuis 1999, l’Assemblée générale de l’ONU a proclamé le 25 novembre, journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes. Cette date a été retenue en la mémoire des trois sœurs Mirabal, militantes dominicaines brutalement assassinées sur les ordres du chef de l’État, Rafael Trujillo. Le Mali est particulièrement concerné, cette année par la commémoration de cette journée, eu égard aux nombreuses violences qu’ont subi les femmes maliennes durant l’occupation des régions du Nord.
Depuis quelques années déjà, le Mali accorde une attention particulière à la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. En 2002, une étude commanditée par le département malien en charge de la Promotion de la famille, de la femme et de l’enfant, indique que les femmes maliennes sont victimes d’au moins d’une vingtaine de formes de violences. Parmi ces violences, on peut citer : les injures, les coups et blessures, le gavage des jeunes filles en vue du mariage précoce, les viols, les sévices et excès sexuels au sein du couple, les excès sexuels au sein du couple, l’excision, le harcèlement sexuel, la répudiation, le lévirat et ou le Sororat, les mariages forcés ou précoces, le rapt de femme, discrimination dans l’accès aux postes de responsabilité administrative ou politique, le non-accès à la terre, les interdictions d’activités économiques, certaines formes de veuvage, la séquestration religieuse et/ou le port forcé du tchador, le changement d’option matrimoniale, abandon prolongé de femme pour raison d’exode, etc.
La même étude indique que chaque femme malienne est victime, au moins, d’une ou plusieurs formes de violence identifiées.
Pour l’Amnesty international et Humman Right Watch, au la situation des violences faites aux femmes a été aggravée au Mali, en 2012, par l’occupation des régions du nord. Les nouveaux occupants de ces villes du nord ont instauré un climat de terreur surtout à l’égard des femmes.
Début mai 2012, on comptait quelques 130 000 personnes déplacées à l’intérieur du Mali et environ 190 000 réfugiés dans les pays voisins environ 190 000 réfugiés dans les pays voisins. La majorité des personnes déplacées sont des femmes et des enfants. Certains déplacés sont rentrés, mais il est encore estimé à plus de 140 000, les Maliens refugiés au Burkina Faso, au Niger et en Mauritanie.
Sans donner de chiffres, Amnesty International identifie certaines formes de violence faites aux femmes durant l’occupation des régions du nord. Les plus fréquentes sont les lapidations, les mariages forcés, enlèvement et viol des femmes et filles, les châtiments cruels et inhumains. S’y les violations du droit à la santé. De nombreux témoignages confirment que la plupart des femmes enceintes ont accouché dans la rue pendant l’occupation des régions du nord. Car, nombre des centres de santé du nord ont été vandalisés par les jihadistes.
Un rapport du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFP) dénombrait, en 2013, à plus de trois mille cas de violence faites aux femmes au Mali dont 320 crimes sexuels.
Rappelons que le Mali s’est doté, depuis quelques années, d’une politique nationale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. Mais les résultats de ce programme sont très peu visibles.
Au plan mondial, les chiffres avancés par l’ONU, l’Unicef l’OMS et d’autres organisations de défense de droit de l’homme sur les violences faites aux femmes sont plus qu’interpellateurs.
Selon les statistiques de l’OMS, 70% des femmes sont victimes de la violence au cours de leur vie.
Une femme sur trois a déjà été victime de violences dans le monde ; 7% des femmes seront victimes d’un viol au cours de leur vie; 720 millions de filles victimes de mariages précoces; 5 millions de jeunes filles sont mariées avant 18 ans chaque année; près de 130 millions de femmes ont subi des mutilations génitale; près de 130 millions de femmes ont subi des mutilations génitales.
L’ONU estime à plus de 3 millions de filles âgées de moins de 15 ans qui risquent de subir des mutilations génitales féminines chaque année, soit plus de 8000 chaque jour.
Source: Autre presse