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Violences conjugales : CONTRE L’INDIFFERENCE ET LA BANALISATION

Le collectif « Halte aux violences conjugales » qui a organisé une marche samedi, propose d’instituer le 5 février comme Journée nationale de lutte contre le phénomène

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Mariam Diallo, Moussa Traoré, Maïmouna Sissoko dite Kamissa ont tous trois été tués par leurs conjoints. Si les deux premiers ont été tués à l’arme blanche tandis que leurs conjoints étaient sous l’emprise d’excitants, la dernière victime est morte d’une balle de pistolet. De nombreuses autres victimes meurent dans l’anonymat. Hélas ! La violence conjugale gagne en ampleur dans notre pays. Elle prend même l’allure d’un drame social en dépit de la multiplication des campagnes de prévention.
Qu’est-ce que la violence conjugale ? La violence conjugale (ou violence domestique) selon Wikipédia est, au sein d’un couple, la violence exercée par un des conjoints sur l’autre. Il peut s’agir d’un phénomène circonstanciel (violence situationnelle), mais parfois aussi d’un processus systémique et évolutif (terrorisme conjugal) au cours duquel un des partenaires exerce, dans le cadre d’une relation privilégiée, une domination qui s’exprime par des agressions physiques, psychologiques, sexuelles, économiques ou spirituelles. La violence conjugale a des conséquences délétères pour les victimes ainsi que pour les éventuels enfants du couple. Il s’agit d’un des facteurs majeurs de risque pour la santé des femmes âgées de 19 à 44 ans dans le monde, mais les hommes en sont aussi victimes.
Chez nous, au Mali, la violence conjugale s’exerce presque toujours sur la femme même si des hommes aussi en sont victimes. Le phénomène est tellement courant dans notre pays que chacun de nous a déjà assisté à des scènes de ménage qui aboutissent généralement sur des violences. Selon un rapport d’Onu-femmes, en 2013 dans notre pays, 353 femmes ont subi des violences physiques. Presque le double a été enregistré en 2014 avec 603 cas déclarés par Wildaf.
Kamissa Sissoko est à la fois une victime de plus et une de trop. Elle a été abattue par son mari dimanche 24 janvier dernier à la suite d’une dispute. Face donc à ce danger social, une marche silencieuse a été initiée samedi pour attirer l’attention des autorités afin d’agir pour que plus jamais un conjoint ne meure des mains de son ou de sa partenaire dans notre pays. Ils étaient donc tous là, les familles des victimes, femmes parlementaires, jeunes femmes leaders, responsables d’ONG et d’associations féminines, défenseurs des droits de l’homme, hommes et femmes, jeunes et vieux pour prendre part à cette marche partie du Monument de l’indépendance jusqu’au centre Aoua Keïta. Les marcheurs réclamaient la tolérance zéro face à de tels crimes, la criminalisation de la violence conjugale, le renforcement et l’application des lois en vigueur.
Initiée par le collectif « Halte aux violences conjugales » (HVC), la marche entendait également dire « non » à cette barbarie humaine. Tout au long du parcours, les marcheurs ont brandi des banderoles sur lesquels on pouvait lire : «Tape sur un tam-tam, pas sur ta femme», «Justice pour Mariam et Kamissa», « Brisons le silence, pas leur vie », « Oui aux coups de foudre, non aux coups de poings », « On doit amour et protection, non la mort ».
A l’issue de la marche une déclaration a été remise aux femmes parlementaires. « Une de plus, une de trop ! » proclame ce manifeste rédigé par le collectif HVC. Dans cette déclaration, il est demandé aux autorités de prendre leurs responsabilités afin de criminaliser cette barbarie. Cela pour les cas en cours et ceux à venir. A cet effet, la justice doit infliger des sentences exemplaires et dissuasives. Parents et familles ont été exhortés à ne plus cautionner sous aucune excuse sociale ces actes brutaux et criminels.
Pour faire face à cette situation qu’il juge dramatique, le collectif HVC préconise un renforcement des centres actuels d’assistance aux victimes de la violence conjugale et une augmentation de leur nombre, de même que la mise en place d’un centre d’accueil et d’accompagnement juridique des victimes. Afin qu’aucune victime de cette tragédie sociale dans notre pays ne meure dans l’ombre et dans l’anonymat sous les coups de son conjoint, le collectif HVC appelle ses sympathisants à la vigilance, à la présence sur le terrain et à la réactivité et demande au gouvernement d’instituer la journée du 5 février comme Journée nationale de lutte contre la violence conjugale au Mali.
Travers humain et social, la violence conjugale est aussi liée à la consommation d’alcool et de drogue dans notre pays. Les autorités sont donc appelées à mener de front ces combats car les excitants sont à la base de bien de comportements brutaux dans les ménages, dont les femmes et les enfants forment le gros bataillon des victimes.
M. A. TRAORE

Source : Essor

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