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Violence contre les femmes: la révolte du président IBK

Sacrifiant à la tradition, le président IBK accompagné de son épouse, Keïta Aminata Maïga, a présidé, ce vendredi matin 8 mars 2019, dans la Salle Banzoumana Sissoko du Palais de la Culture Amadou Ampaté Ba, la cérémonie solennelle de célébration de la journée internationale des droits des femmes, édition du 8 mars 2019. La célébration qui avait pour thème cette année « Autonomisation de la femme et de la famille à travers l’engagement de tous contre les violences basées sur le Genre ».

L’autonomisation des femmes est une condition préalable et un outil indéniable pour leur permettre de jouir pleinement de tous leurs droits humains. Il est prouvé, depuis longtemps qu’investir dans les femmes est le moyen le plus efficace de dynamiser les communautés, les entreprises et même les pays. La participation des femmes rend les accords de paix plus solides, les sociétés plus résilientes, la croissance économique plus vigoureuse.

Le président IBK, qui a mis au cœur de programme la promotion était visiblement à l’aise face au thème. En effet, au cours des 5 dernières années, il a mis en place certaines mesures concrètes pour éliminer les disparités et les inégalités entre les femmes et les hommes, les filles et les garçons.

L’objectif affiché du président était d’accroître de manière décisive d’une part les capacités des femmes à contribuer par leurs activités au mieux-être de toute la société et d’autre part la contribution des femmes au développement économique et social et plus spécifiquement soutenir les femmes rurales de notre pays.

Si le locataire de Koulouba peut s’en orgeuillir de son bilan en matière de promotion et d’autonomisation des femmes, à travers la loi N° 2015-025 du 18 décembre 2015 portant promotion du genre dans les instances nominatives et électives et la mise en place du Fonds d’Appui à l’Autonomisation de la Femme et à l’Épanouissement de l’Enfant (FAFE) -environ un 800 000 bénéficiaires pour près de 3 milliards investis -, il reste fortement préoccupé et révolté, comme chaque année, face aux violences subies par les femmes.

Mais au-delà de ce qui est fait et entrepris en faveur des femmes, le thème : « l’autonomisation des femmes et filles à travers l’engagement de tous contre les violences basées sur le genre » traduit aussi la volonté des plus hautes autorités de combattre ces violences et de permettre aux femmes d’être autonomes tout en étant respectueuses de leurs traditions et de leur culture, ce qui leur permet de relever les défis comme la pauvreté, l’inégalité et la violence. Hélas, sur ce terrain, le constat est loin d’être reluisant. Les Maliennes sont et restent malheureusement victimes de discrimination et de violences inacceptables et intolérables. Le président IBK a profité de la célébration du 8 mars, ce vendredi pour tirer encore la sonnette d’alarme :

« … Je dis toujours que quand on parle de promotion de la femme, souvent on le fait en terme condescendant. C’est un tort, la femme n’a pas besoin de cela, elle n’a pas besoin que nous nous la reconnaissions capable, compétente. Elle l’est déjà et de manière consubstantielle.

Je crois que ce qui se passe, que j’ai découvert ce matin, la recrudescence des violences faites aux femmes est un scandale, simplement un scandale, et une honte. Il n’y a pas de plus grande lâcheté au monde, de mon point de vue, que cette violence-là ; que celle qui consiste à s’en prendre à sa conjointe. On m’a dit aussi qu’il y’a quelques cas de conjoints qui se font battre, quel que soit le cas, quel que soit la conjointe ou le conjoint, ce n’est pas lucide.

Je crois que l’une des marques de progrès fait par les sociétés humaines, c’est cela précisément, l’harmonie relationnelle au sein du couple, et je tiens vraiment (la violence) pour un crime inexpiable.

Le Mali est un pays de droit et le droit malien en ce cas-là ou d’autres, doit être dit et sévir. Il n’est pas normal, il n’est pas admissible qu’une femme soit victime. Il n’est pas normal, il n’est pas admissible qu’un crime soit commis simplement parce que tel se sent en puissance physique de commettre tel acte et cette lâcheté-là. Elle est impardonnable, intolérable, inadmissible. Aucune société digne de ce nom ne doit admettre cela.

Ça, c’est mon point de vue et quand l’on parle de violences faites aux femmes, ce n’est pas que les violences visibles. Des violences psychologiques sont peut-être quelquefois les pires d’ailleurs. Quand on passe la journée, quand on passe tout son temps à rabaisser l’autre, à le faire comprendre qu’elle n’a aucune qualité, que l’autre, elle n’a aucune compétence, ne vaut absolument rien du tout et cela aussi est un crime, un crime encore plus grave que celui qui est visible, qui est sensible. Ce crime est insidieux, il pénètre l’être, il fait que l’être se dévalorise en soi, ce n’est pas possible dans ce temps. Des choses auxquelles l’humanité doit trouver solution et faire en sorte que ce soit réduit de plus en plus ; et là, leur recrudescence m’inquiète.

J’ai vu que c’est plus au-delà de cent pour cent au Mali. Ce n’est pas normal, ce n’est pas à notre honneur du tout et il faut dire que notre société en convienne cela ne nous fait pas avancer ».

PAR CHRISTELLE KONE

Source: info-matin

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