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Violations des droits humains au Mali : La courbe en hausse

Entre avril et juin 2021, au moins 527 civils ont été tués, blessés ou enlevés. Révélé par la Division des droits de l’Homme et de la protection de la Minusma (DDHP) dans sa dernière note sur les tendances des violations et atteintes aux droits de l’Homme, ce chiffre traduit une augmentation globale de plus de 25% par rapport au premier trimestre 2021. Les personnes tuées, des hommes en majorité, constituent la catégorie ayant enregistré la plus forte augmentation (49%).

Selon les informations collectées par la DDHP, le JNIM et autres groupes similaires terroristes ont été responsables de 54 % des actes de violence contre les civils dans les Régions de Douentza, Mopti, Gao et Ménaka. Leurs activités se sont étendues vers les Régions de Ségou et Sikasso.

Le document évoque les modes opératoires de ces groupes, qui changent de stratégie en fonction des cibles : Meurtres et assassinats ciblés pour se faire craindre de villages entiers ou confrontations sanglantes avec les groupes d’autodéfense pour étendre leur emprise territoriale.

Un cas d’amputation a aussi été rapporté dans le village de Tin-Hama (Région de Gao), où des éléments de l’EIGS ont amputé les mains et les pieds de trois hommes impliqués dans l’attaque d’un véhicule de transport.

L’usage d’engins explosifs improvisés par les terroristes fait également des victimes parmi les civils, comme ce fut le cas le 19 mai 2021 dans la Commune de Tidjalalen (Région de Gao), lorsqu’un véhicule transportant des civils a sauté sur un EEI. Une autre pratique consistant à piéger des cadavres a été documentée dans la Commune de Douentza, où cinq individus appartenant à un groupe de chasseurs traditionnels sont morts, le 31 mai, en manipulant le corps d’un homme âgé.

Par ailleurs, 156 enlèvements ont été perpétrés par les groupes terroristes. Les personnes ciblées sont, pour la plupart, considérées comme étant des informateurs des forces armées en présence. Viennent ensuite les acteurs humanitaires, suivis par les représentants de l’administration et les chefs traditionnels et religieux.

Il est à noter que les populations ayant signé des accords locaux dits de «non-agression et réconciliation» avec ces mouvements terroristes, ont certes subi moins d’atteinte à leur intégrité physique. Mais elles ont dû, en retour, renoncé à la jouissance d’un grand nombre de leurs libertés fondamentales. Elles sont contraintes à payer un impôt sur le bétail, les commerces et les récoles.

Le rapport épingle aussi les milices d’autodéfense, les groupes armées signataires, l’armée malienne et les forces étrangères. Les milices d’autodéfense, selon le rapport, sont impliquées dans 107 cas d’atteintes aux droits de l’homme, perpétrées principalement dans les Régions de Douentza, Ségou, Bandiagara, Mopti et Sikasso.

Dans ces localités, au moins 22 civils ont été tués, 11 blessés et 54 enlevés. L’une des attaques les plus violentes a été menée par un groupe d’autodéfense Dogon, qui, le 27 mai 2021, a tué 16 personnes de la communauté Peul dans les Communes de Doura et de Dougabougou (Cercle de Ségou). De leur côté, les groupes d’autodéfense Peuls ont attaqué au moins quatre villages Dogon dans le Cercle de Bandiagara, faisant des morts et six blessés.

Toujours selon le rapport, les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali ont, eux, tué un civil et en ont blessé quatre autres. Ils sont impliqués dans l’enlèvement d’un homme et le viol collectif d’une femme. Par ailleurs, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) continue de procéder à des arrestations et détentions arbitraires dans les zones sous son influence.

À la date du 30 juin 2021, 32 personnes étaient détenues au centre de détention de la CMA à Kidal. Quant aux Forces de défense et de sécurité maliennes, le rapport mentionne qu’elles sont accusées d’avoir, lors des opérations, tué une vingtaine de civils. La DDHP a documenté des cas d’exécutions, de morts en détention et de disparitions forcées.
Les Forces internationales et régionales ont, de leur côté, été impliquées dans la mort de 26 civils et des blessures à l’encontre de quatre autres.

Issa DEMBÉLÉ

Source : L’ESSOR

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