Dans le village de Dougouracoro, derrière Sabaliboubou, dans la commune rurale de Baguinéda, 57 familles dont les maisons ont été rasées, sans aucun préavis, le cinq décembre dernier, ont organisé, dimanche dernier, une assemblée générale pour solliciter le soutien des plus hautes autorités du pays.
La rencontre qui a été organisée par l’Association pour le développement de Dougouracoro Cité (ADC) a enregistré la présence du président de l’Union des associations et des coordinations pour le développement et la défense des droits des démunis au Mali (UACADDDD).
La tribune ainsi organisée a été l’occasion pour ses initiateurs, de diagnostiquer les causes de leur malheur et de réfléchir sur les voies et moyens pouvant leur permettre d’être dans leurs droits.
Les villageois et particulièrement ceux dont les maisons ont été rasées ne demandent que justice. Car, chacun des 57 chefs de famille revendique la propriété d’une lettre dûment acquise auprès de la mairie, depuis 2003. Dans ce contexte, comment un individu, soit-il détenteur d’un titre foncier, peut-il s’arroger le droit de raser les habitations de paisibles populations, sans aucun préavis, s’est interrogé un participant à l’AG.
Selon Aminata DIARRASSOUBA, une des mères de famille victime, aucun préavis n’a été donné.
«Un beau jour, aux environs de 10 heures, lorsque les hommes étaient allés au travail, les enfants à l’école, le bulldozer est arrivé sous é escorte de plusieurs policiers. On nous a demandé d’évacuer sur le champ et la machine s’est mise à dynamiter les maisons alors que les gens avaient leurs biens à l’intérieur», nous a-t-elle expliqué.
Amadou DIAKITE, une autre victime ne demande que justice soit faite.
«J’avais investi plus de 50 millions de francs CFA sur mon terrain. Alors qu’on démolissait ma maison, j’étais allé en course en ville. J’avais ma vieille malade avec ses petits enfants à la maison. Je n’ai pu rien sauver», a-t-il déploré.
Salim DIAKITE s’est dit choqué. Car, même aux pires moments du régime d’ATT, ces maisons malgré la polémique ont été épargnées.
«Comment dont nous avons tous participé à élire pour le changement puisse accepter qu’un tel malheur nous arrive. Nous sommes dans la rue, depuis le cinq décembre 2013. Nous n’avons même pas à manger. Nous n’avons vu aucune autorité. Si le président n’est pas informé, nous lui demandons qu’il s’informe. Nous ne voulons que la manifestation de la vérité dans cette affaire», a soutenu Salim DIAKITE.
Le changement, selon M. DIAKITE, ne peut se faire sans que la justice ne s’assume, en protégeant les pauvres contre les abus des riches.
Le président de l’Union des démunis ne comprend pas comment M. Amadou Cheick TRAORE est arrivé à la démolition des maisons des pauvres citoyens, alors que le dossier est encore au niveau d’une sous-commission dont son association est membre avec les départements des Domaines et des affaires foncières, de l’Administration territoriale, de la Justice.
Il a réitéré aux victimes de cette ‘’injustice’’. Son organisation fera tout de son possible pour que la vérité apparaisse au grand jour.
Le secrétaire général de l’ADC, Siaka TRAORE, a expliqué que 57 des leurs viennent d’être victimes d’une injustice de la part d’un habitant de la localité qui ne peut justifier son forfait que par un abus de pouvoir de confiance.
Pour le président de l’ADC, ce n’est que le début d’un commencement puisque plus d’une autre centaine de familles reste sous la menace de deux autres hommes d’affaires qui revendique leur titre sur respectivement cinq et trente hectares.
Pour cela, l’heure est plus que jamais à l’union dans les rangs pour le triomphe de la vérité sur le mensonge.
« Le titre de M. TRAORE, c’est du faux. Nous avons tous les preuves et nous allons nous battre pour qu’il paye de sa forfaiture. Nous avons déjà écrit aux ministres de la Justice, de l’Administration territoriale, des Domaines et des affaires foncières ainsi qu’au président de la République. Nous ne sommes arrêtés là. Nous avons déjà commis un avocat à qui nous avons fourni toutes les pièces nécessaires», a-t-il rassuré.
Par Sidi DAO
Source: Info-Matin