Dans la vie de couple au Mali, l’homme peut avoir un écart d’âge considérable sur sa femme. Mais l’inverse suscite des jugements malveillants.
Dans notre société, la femme au foyer doit obéissance et soumission à son époux. L’homme est y considéré comme supérieur à la femme. Par contre, une autre réalité de cette même société commande d’obéir et de se soumettre aux ainés. Face à ce paradoxe, vivre dans un couple où la femme est l’aînée s’avère délicat.
Lorsque la femme est plus âgée que son époux, ce qui est rare, cela est mal perçu. « Comment être en couple avec ton petit frère ? », « Elle n’a même pas honte de coucher avec son petit frère », entend-on fréquemment. Bien que rien n’interdise l’écart d’âge dans les relations de couple, les hommes qui vivent avec des femmes plus âgées sont la plupart du temps la risée de la famille ou des amis.
Assumer son choix
Alors qu’on tolère l’inverse. Souvent on voit des couples avec vingt ans d’écart entre l’homme et la femme. Mais personne ne semble remettre en cause cette situation. D’autres convoquent même le cas du prophète Mohamed comme exemple imparable. Il aurait épousé une femme plus âgée d’une dizaine d’années de plus que lui.
Certaines femmes, en union avec des conjoints relativement plus jeunes, décident d’assumer leur choix. « Je ne m’intéresse pas ce que pensent les autres de ma vie intime. Je m’engage dans n’importe quelle vie que je veux. Je ne suis pas une gamine et je sais ce que je veux », confie Kani Sylla, qui vit en couple avec un homme plus jeune de trois ans.
Des hommes s’investissent également pour préserver leurs couples. « Il y a certains qui pensent que cette vie n’est pas malienne. Quand on est au ‘’grin’’ par exemple, mes amis me taquinent. On rit tous, mais je ne comprends pas pourquoi cela peut être une raison pour indexer », témoigne Adama Soumahoro. Sa fiancée a six ans de plus que lui.
« L’amour ne connaît pas d’âge »
Cependant, l’âge de la femme n’est pas un problème pour nouer un lien de mariage. Pour les croyants musulmans, l’exemple le plus palpable fut celui du prophète Mohamed. « Khadidja, celle qui fut la première épouse du prophète, avait plus de dix ans que ce dernier », explique Issa Coulibaly, maître coranique.
Il faut rappeler que ce phénomène nuisible à l’épanouissement de la vie conjugale peut être qualifié de violence basée sur le genre. Il faut une forte sensibilisation sur ce phénomène qui tue l’amour. Les femmes doivent, elles aussi, jouir de l’amour sur tous les plans. « L’amour ne connait pas d’âge. L’amour s’exprime par le cœur et non par l’apparence. Quand ça ne frustre pas, c’est bon », conclut Adama Soumahoro.
Source : Benbere