Plus de soldats et une présence militaire plus durable : le gouvernement allemand a décidé de prolonger d’un an et de renforcer son contingent au sein de la mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM).
Lors d’un point de presse, la porte-parole du gouvernement allemand, Ulrike Demmer, a tenu à préciser que la situation sécuritaire au Mali, mais également dans d’autres Etats du Sahel comme le Niger et le Burkina Faso, restait alarmante et que les missions armées devaient y combattre “les djihadistes et milices”.
Mais même si le contingent allemand va augmenter pour arriver à un total de 450 soldats, ces militaires n’ont pas pour vocation de participer aux combats. Leur mission est de former les forces maliennes.
Une formation dont les effets sont visibles sur le terrain, selon Moctar Mariko de l’Association malienne des droits de l’homme.
“Chaque fois que vous entendez qu’un village a été attaqué ou un camp militaire, le lendemain vous avez la riposte de l’armée malienne parce qu’ils ont reçu des formations. Mais le problème au Mali, c’est que notre armée est encore mal équipée. Voilà pourquoi il y a des interventions tardives. Notre armée a non seulement besoin de formation et de matériel mais doit également être appuyée par les forces étrangères pour permettre au Malien de vivre tranquillement dans son village, dans son foyer” estime t-il.
Les forces de la mission Minusma, dirigée par l’Onu, apportent actuellement cet appui aux soldats maliens. Et la Bundeswehr a également prolongé d’un an sa présence au sein de cette force mais sans effectif supplémentaire. Jusqu’à présent, 1.100 soldats allemands y sont déployés.
Besoin de plus qu’une formation
A l’intérieur du Mali, dans des régions comme Tombouctou en proie aux attaques djihadistes, Baba Moulaye Haidara, du Forum des organisations de la société civile, estime qu’il y a encore du travail à faire. “L’Allemagne c’est le partenaire légendaire du Mali. On s’attend même à plus de la part de l’Allemagne. Former seulement ce n’est pas suffisant, il faut former, évaluer et équiper. J’ai comparé la période où ils n’avaient pas ces formations, je l’ai comparée à l’époque où ils ont été mieux équipés et mieux formés. Il n’y a pas eu autant de morts qu’auparavant. Quand on a eu beaucoup de formations, quand on injecte des milliards, il faut qu’il y ait des résultats” explique t-il.
Les groupes djihadistes ont multiplié ces derniers mois les attaques au Mali, des attaques où l’armée est souvent prise pour cible. Outre la Bundeswehr, les effectifs de la force française Barkhane sont également récemment passés de 4.500 à 5.100 militaires.
Le Bundestag, le parlement allemand, doit encore donner son feu vert dans les semaines à venir à l’annonce de l’augmentation et la prolongation de la participation des soldats de la Bundeswehr au Mali.