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Vers un record de sélectionneurs étrangers à la CAN 2015

Sur les seize équipes qualifiées pour la CAN 2015, treize sont aujourd’hui entrainées par des sélectionneurs étrangers. C’est un record dans l’histoire de la Coupe d’Afrique des nations. « Les Européens ont le droit d’être mauvais et les Africains, non », estime notre consultant Joseph-Antoine Bell.

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Cinq Français, deux Belges, deux Portugais, un Allemand, un Polonais, un Espagnol, un Israélien et seulement trois Africains. S’achemine-t-on vers un record de sélectionneurs étrangers en phase finale d’une Coupe d’Afrique des nations, à une cinquantaine de jours du coup d’envoi de la CAN 2015 (17 janvier-8 février) ?

Ils sont désormais treize « sorciers blancs » attendus en Guinée équatoriale, suite à la nomination de l’Israélien Avram Grant à la tête de l’équipe du Ghana, ce 27 novembre 2014. Du jamais vu.

Le Congolais Florent Ibenge, le Sud-Africain Ephraim Mashaba et le Zambien Honour Janza risquent donc de faire figure d’exception lors du tirage au sort de la CAN 2015, prévu ce 3 décembre à Sipopo.

Le précédent record d’entraîneurs non-africains présents à la CAN remontait à 2008, avec onze étrangers.

En moyenne, ils sont entre neuf et dix à chaque CAN depuis 1996 et la première phase finale de Coupe d’Afrique des nations à seize équipes. La dernière fois où il y a eu une majorité de coaches locaux, c’était lors de la CAN 2002.

« Les Européens ont le droit d’être mauvais. Les Africains, non. »

Le phénomène n’est donc pas nouveau. Mais il constitue un échec. La victoire de l’équipe du Nigeria, en 2013, sous la houlette de Stephen Keshi, semblait aussi être celle des entraîneurs d’Afrique de l’Ouest, rarement prophètes en leur pays.

Deux ans plus tard, rien n’a pourtant changé. Stephen Keshi en est le meilleur exemple. Vainqueur de la CAN 2013, auteur d’un bon parcours en Coupe du monde 2014, le Nigérian a été écarté deux fois puis rappelé deux fois par sa Fédération lors des éliminatoires de la CAN 2015.

« Malgré tout ce qui est dit depuis de nombreuses années sur le sujet, le nombre d’entraîneurs étrangers ne cesse d’augmenter en Afrique, constate notre consultant Joseph-Antoine Bell. En Afrique, un Européen remplacera un autre Européen. Eux, ils ont le droit d’être mauvais. Les entraîneurs africains, non. On le vire quand il a été mauvais, et parfois même lorsqu’il a été bon, pour prendre un Européen derrière. C’est donc un problème de mentalité. Et ce n’est pas un problème propre au football. Cette attitude-là, on la retrouve dans beaucoup d’autres domaines ».

Les techniciens africains subissent en outre la concurrence accrue des coaches étrangers. Depuis quelques années, de plus en plus de CV venus d’Europe, d’Asie et d’Amériques, sont envoyés aux fédérations et clubs d’Afrique. « Il y a de plus en plus de personnes qui entraînent en Europe, explique Joseph-Antoine Bell. Depuis que la formation des cadres existe là-bas, il en sort à la pelle tous les ans. Ils peuvent se prévaloir de qualifications reconnues. Du coup, il y a beaucoup de monde sur le marché, alors qu’il y a toujours le même nombre de clubs. Il y a donc peu de places en Europe. Résultat, on se retrouve en Afrique avec les excédents de l’Europe ». Le Camerounais conclut : « Ces entraîneurs étrangers viennent de loin, ils ont la couleur de la peau pour eux et il y a toujours quelqu’un pour les engager. »

Source: rfi.fr

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