Soucieuse de son influence dans la bande Sahélo –saharienne, l’Algérie s’apprête, de nouveau, à piloter les négociations entre les groupes armés et le gouvernement malien.
Les premiers viennent d’être invités, par les autorités algériennes, à se rendre à Alger. Objectif : relancer les négociations, bloquées au lendemain de l’investiture du président de la République.
L’accord préliminaire de Ouagadougou stipule que les « groupes armés doivent être désarmés et cantonnés ». Avant le début des négociations, prévues deux mois après l’investiture du nouveau président de la République.
Depuis, c’est la fuite en avant au sein des groupes armés. Non seulement, ils refusent d’être désarmés ; mais aussi, d’être cantonnés.
S’y ajoutent, les attaques contre les bâtiments publics, l’humiliation quasi –quotidienne dont les autorités maliennes font l’objet…
La dernière en date, l’occupation du tarmac de l’aéroport de Kidal par les partisans du MNLA, pour empêcher l’avion du Premier ministre d’atterrir.
Face au refus de ces groupes armés de respecter l’accord préliminaire de Ouagadougou, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a décidé de mettre fin aux négociations. Du moins, tant que le MNLA, le MAA et le HCA n’auront pas accepté de se désarmer et de se faire cantonner. Auparavant, IBK leur a fait savoir que tout est ‘‘négociable’’, sauf l’intégrité du territoire national. En clair, il n’y aura ni indépendance, ni autonomie, ni fédération.
Signés sous l’impulsion de l’Algérie, les différents accords, entre la rébellion touareg et les autorités maliennes n’ont pas permis de mettre fin aux rebellions cycliques. Bien au contraire. Ils ont contribué à ‘‘démilitariser’’ le Nord du Mali par la suppression des camps militaires et autres postes de contrôle dans cette zone. Et, du coup, transformé cette vaste étendue désertique en un ‘‘no man’s land’’ où, s’est développé –au fil des ans – le trafic de drogue, d’armes et le ‘‘commerce des otages’’. D’où le rejet, par l’écrasante majorité des Maliens y compris les touareg, de tout accord avec le MNLA.
L’initiative prise par les autorités algériennes de relancer les négociations, entre les groupes armés et le gouvernement malien, est appréciée au plus haut sommet de l’Etat.
Mais le peuple malien n’est pas prêt de refaire la même erreur pour la troisième fois consécutive : le nord du Mali ne sera plus le pré –carré d’un groupuscule de narcotrafiquants.
Oumar Babi
SOURCE: Canard Déchainé