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Veille de Tabaski : Le business lucratif du foin pour les animaux

À la veille de la Tabaski les vendeurs de foin et d’herbes font de bonnes affaires. Les clients sont nombreux à s’approvisionner en herbe pour nourrir les bêtes de sacrifice.

Ce Vendredi 16 juillet, il est 17 h et quelques minutes. Sous un ciel très nuageux, chacun se précipite pour regagner son domicile. Tous sont pressés de rentrer pour ne pas avoir à faire à la pluie. À Lafiabougou Taliko, en Commune IV du District de Bamako, nous tombons sur un vieux achetant du foin pour son bélier. Comme lui, ils sont nombreux en cette veille de Tabaski, à se ruer sur les vendeurs de feuilles d’arbre et d’herbe pour nourrir leurs moutons de fête. Tabaski oblige.

Ces jours-ci, nombre de chefs de famille trouvent leur salut dans la vente de l’herbe et des feuilles d’arbre qui servent à nourrir les moutons. Il faut une nourriture saine et adaptée pour la santé des bêtes. Au marché à bétail, on trouve toutes les variétés d’herbe, des tiges d’arachide, de sorgho et distinctes feuilles d’arbre, ainsi que du foin. En cette période, les vendeurs de ces feuilles vertes qui voient multiplier leurs clients, vont de bonnes affaires. Malgré leur sollicitation à l’approche de la fête, l’affluence reste assez faible avec le coût élevé de la vie. Comme en témoigne la discussion entre notre vieux client et son vendeur de foin.

Face à la demande du client à son tas de « Foura boulou » ou encore « Guin boulou » ( nom des espèces d’arbres), le jeune vendeur avance « 250 Fcfa, vous voulez pour combien ? ». Ce dernier en prend pour 1000 Fcfa mais s’étonne du prix, tout en murmurant que la vie devient de plus en plus chère. « En cette période d’hivernage, avec l’abondance de la pluie, les herbes poussent partout. Il suffit juste de se déplacer pour s’en procurer. Et l’on vient nous vendre ce petit amas à 250 Fcfa », peste le client après la transaction. Nouhoum Sanogo, le vendeur, se défend et évoque les efforts fournis. Car, argumente-t-il, les clients ne connaissent pas les difficultés liées à l’acquisition de ces feuilles.

C’est une activité toute particulière. « Pour accéder à ces lieux, surtout sur la colline. Il faut parcourir des centaines de kilomètres. Et de retour on paie 500 Fcfa aux agents des Eaux et Forêts », explique le commerçant, avant d’ajouter : « je ne suis même pas un habitué de cette activité. Je la pratique seulement à l’approche de la fête ».

Le temps passe. Le ciel devient de plus en plus menaçant. Les clients arrivent et défripent. Les feuilles d’arbre sont étalées à même le sol, au bord de la route. Le détaillant n’a même pas de quoi se protéger contre la pluie. D’un temps à l’autre, un jeune homme s’approche précipitamment et attire notre attention. Il vient de se procurer de 2000 Fcfa de fourrage. Contrairement au vieux client, sourire sur les lèvres, il trouve que le prix du fourrage vert est abordable. « Avec ça, j’ai déjà trois jours de vivre pour mes béliers de Tabaski », se réjouit-il. Le travail nourrit son homme.

Même si Nouhoum ne nous révèle pas ce qu’il empoche par jour. Le petit moment que notre équipe de reportage a passé avec lui prouve suffisamment que la vente des feuilles d’arbre est rentable. Rien qu’en notre présence le négociant a vendu plus de 6000 Fcfa. Ce qui augure une bonne recette journalière.

S. SIDIBÉ

Source: L’Essor

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