Selon les constats, depuis début décembre, le nombre de couple qui passent devant le maire accroit de façon exponentielle, et cela depuis ces dernières décennies. Une situation qui n’arrange point certains parents, amis ou collaborateurs amenés à participer physiquement ou financièrement à ces mariages.
Si autrefois, l’on disait que la veille ou l’après mois de Ramadan était le moment favori pour célébrer les mariages, ces derniers temps, la tendance a considérablement changé, à Bamako et environs.
Les dimanches 22 et 29 décembre 2019, l’on a l’impression que tout Bamako a décidé de se marier. La preuve : des multiples réservations sont faites dans toutes les mairies et centres d’Etat civil secondaires de Bamako et environs.
« Depuis le 8 décembre 2019, chaque dimanche, je maquille au minimum 14 mariées. Le 29 décembre prochain, j’ai une réservation de 17 mariées à coiffer et maquiller. En tout cas, décembre c’est le mois de mariage à Bamako », nous confie la promotrice d’un salon de coiffure à ACI Bocoum en Commune IV du District de Bamako.
Selon certains couples, se marier à l’approche de la fête de Saint Sylvestre est une façon d’entrer dans la nouvelle année avec un nouveau statut et un nouvel état d’esprit. Ainsi les deux derniers dimanche de l’année finissant sont mis à profil pour célébrer à la fois le mariage et le 31 décembre de l’année.
Au-delà des dépenses exorbitantes, ces nombreux mariages causent d’énormes embouteillages sur tous les axes routiers de Bamako et créent de nombreux accidents de la circulation.
Plus grave, ils font fi de l’état d’urgence en vigueur sur toute l’étendue du territoire national, en raison du contexte sécuritaire du pays.
En effet, malgré l’insécurité ambiante qui règne dans la capitale, et la circulation qui est assez dense, en cette période, c’est dommage de voir des jeunes peu soucieux de leur sort faire des acrobaties en moto ou en véhicules, ou s’adonner à des concours de motards, etc.
Le hic est que beaucoup de ces «mariages mondial», censés être des moments de joie, se terminent en deuil.
Plus grave, nombreux sont ces mariages qui ne durent trois mois, un an ou trois. La preuve : de source judiciaire, apprend-on, il y a plus de 2 000 divorces par mois dans le district de Bamako et plus de 3 000 cas en attente d’être tranchés.
Les causes de cette rupture du lien conjugal sont diverses. On peut citer, entre autres : le désespoir, la trahison, le mensonge, l’impuissance sexuelle, l’infidélité, la polygamie, manque de communication…,.
Si les forces de sécurité doivent prendre des dispositions pour interdire certains comportements de certains conducteurs, lors des mariages, la population est invitée à plus de civisme et de prudence. Quant aux mariés, leurs parents, amis et collègues, ils doivent comprendre que la vie ne se limite pas à ce seul de mariage. Comme dirait l’autre : «chaque jour est une chance». Alors, les mariés ne doivent pas confondre le jour du mariage au mariage (deux moments différents comme le jour et la nuit).
Heureux ménage et bonne fête aux mariés ! Mais prudence, courage et patience.
Assitan Siga FADIGA