Notre pays s’apprête à introduire officiellement la vaccination contre le paludisme au sein de son Programme Élargi de Vaccination (PEV) le vendredi prochain. Cette initiative marque la Journée mondiale de la Lutte contre cette endémie, observée annuellement le 24 avril. Les résultats de ces vaccins, destinés aux enfants âgés de 5 à 36 mois, est de réduire significativement les taux de morbidité et de mortalité imputables au paludisme.
Cette information a été donnée lors d’une conférence de presse, tenue ce mardi 22 avril 2025 au siège de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La conférence, animée par des experts et responsable de la santé, s’est déroulée sous l’égide du Conseiller technique, Hamadoun Aly DICKO, qui était accompagné du Représentant Résident de l’OMS au Mali, Patrick KABORE.
Plusieurs partenaires techniques, parmi lesquels l’UNICEF, étaient représentés lors de cette rencontre, organisée en prélude à la 18è édition de la Journée mondiale de la Lutte contre le Paludisme.
Cette année, le thème retenu, « Le paludisme s’arrête avec nous : réinvestir, réimaginer, raviver », souligne, selon le Conseiller technique, la nécessité de redynamiser les efforts, de plaider en faveur d’un investissement accru et de promouvoir des stratégies novatrices dans la lutte contre cette maladie.
Également, ajoute-t-il, c’est un signe d’alerte dans le but d’éliminer le paludisme dans notre pays à l’horizon 2030 alors que cette maladie constitue un véritable problème de santé publique et une priorité nationale. Illustrant cette affirmation, il a rappelé qu’en 2024, selon les données du DHIS2, le paludisme a représenté la première cause de morbidité avec 38% des cas et de mortalité avec 27% des décès.
« Les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans représentaient les couches les plus affectées. Le DHIS2 nous révèle également que 3 789 689 cas confirmés de paludisme ont été enregistrés », a insisté M. Hamadoun DICKO, exprimant l’espoir que l’introduction du vaccin antipaludique, dès cette 18ème édition, contribuera à la diminution des taux élevés de morbidité et de mortalité dans le pays.
Notre nation, qui dispose d’environ un million de doses grâce au soutien de ses partenaires (GAVI, OMS, UNICEF), initiera sa campagne de vaccination auprès des enfants de 5 à 36 mois dans 19 districts sanitaires, à savoir : Bafoulabé, Sagabari, Dioila, Fana, Kangaba, Kolokani, Kalaban-Coro, Koulikoro, Bougouni, Sikasso, Kignan, Kolondiéba, Yorosso, Barouéli, Bla, Markala, Mopti, Djenné et Youwarou.
Ces districts sanitaires ont été sélectionnés en raison du fort taux de prévalence du paludisme dans leur zone de couverture, a précisé Ibrahima DIARRA, Directeur Général du Centre National d’Immunisation.
Selon ses dires, la vaccination constitue l’un des moyens les plus efficaces pour remporter la bataille contre le paludisme. Grâce à celle-ci, plus de 2 milliards de cas de cette maladie et 12 millions de décès ont pu être évités.
« Ce n’est pas une campagne, c’est l’introduction de ce vaccin dans le PEV au Mali », a relevé M. DIARRA, soulignant que ce vaccin, homologué après des années de recherches et d’essais, présente certes quelques effets secondaires, mais demeure efficace à plus de 60% contre le paludisme. Notre pays se positionne comme le 20e État africain à l’intégrer dans son système de vaccination.
« Les enfants vaccinés ne feront jamais de forme de palu grave », a déclaré le Directeur Général Ibrahima DIARRA, tout en assurant que le vaccin sera administré gratuitement sur l’ensemble du territoire national.
Par ailleurs, contrairement à d’autres nations qui préconisent un maximum de trois doses, le Mali a opté pour un schéma vaccinal à cinq doses.
« Les études ont évalué que pour avoir une protection maximale il faut atteindre au moins 4 doses. C’est pourquoi notre pays a opté pour les 5 doses. Cette approche permettra d’avoir une protection plus élevée et qui va s’inscrire dans la durée », a expliqué le Professeur Abdoulaye DJIMDE.
Pour sa part, le représentant de l’OMS, saluant l’initiative de cette conférence, a indiqué que ce vaccin contribuera à améliorer les indicateurs relatifs au paludisme, qui demeure une préoccupation majeure.
PAR SIKOU BAH
