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Vaccin antipaludique RTSS : Une nouvelle approche de lutte contre le paludisme au Sahel

Elle va révolutionner la prévention contre cette maladie qui fait beaucoup de victimes dans notre pays. L’addition de ce vaccin antipaludique appelé aussi Mosquirix à la Chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) permet de réduire l’incidence des hospitalisations pour la forme grave de 70% et celle des décès de 73%

 

Le Centre de recherche et de formation sur le paludisme (MRTC) a présenté, hier, dans un hôtel de la place, les résultats des travaux de recherches sur la vaccination saisonnière avec le vaccin antipaludique RTSS (Mosquirix) avec ou sans chimioprévention du paludisme saisonnier.

Les recherches ont été conduites par l’équipe du Pr Allassane Dicko au MRTC en collaboration avec l’équipe du Pr Jean Bosco Ouédraogo de l’Institut de recherche en sciences de la santé au Burkina Faso et celle du Pr Sir Brian Greenwood de London School of Hygiène and Tropical Medecine du Royaume-Uni qui assurait la coordination. Ces résultats montrent que le RTSS fournit une protection comparable à celle de la chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) contre le paludisme.

Comparée à la CPS seule, l’addition du vaccin RTSS à la CPS réduit davantage l’incidence des hospitalisations pour le paludisme grave de 70% et celle des décès liés au paludisme de 73%.

Selon le Pr Allasane Dicko du MRTC, cela signifie qu’une réduction substantielle du fardeau du paludisme pourrait être obtenue avec l’ajout du vaccin RTSS à la CPS chez les enfants de moins de 5 ans. «Nous pensons que ces résultats sont importants et historiques», a-t-il dit, avant d’ajouter que l’efficacité du vaccin est de 50 % pour la réduction du paludisme. Il a indiqué que le fardeau du paludisme reste important dans notre pays. C’est la première cause de consultation des enfants de moins de 5 ans et la première cause d’hospitalisation en pédiatrie.

Malgré les stratégies de lutte, la maladie demeure toujours. C’est pourquoi, a-t-il expliqué, il fallait ajouter un nouvel outil pour réduire ce fardeau. Et cet outil n’est rien d’autre que le vaccin RTSS. C’est le premier et le seul vaccin à ce jour qui a montré une efficacité en phase 3 à réduire les cas de paludisme chez les jeunes enfants. C’est un vaccin qui était en cours de conception depuis près de 25 ans. D’après le Pr Dicko, l’objectif de l’étude était de déterminer si l’ajout de la vaccination saisonnière avec RTSS réduit de façon substantielle le fardeau du paludisme ou si elle n’est pas inférieure avec la CPS.

L’étude a été réalisée au Burkina et au Mali plus précisément à Ouéléssébougou, Bougouni et Koumantou. Au total 6.000 enfants âgés de 5 à 17 mois dont 3.143 au Mali ont été inclus dans l’étude en avril 2017. Ils étaient repartis individuellement au hasard en trois groupes. Les enfants du groupe 1 ont reçu la CPS seulement en 2017, 2018 et 2019. Les enfants du groupe 2 le vaccin RTSS d’avril à juin 2017 et une dose de rappel en juin 2018 et en juin 2019. Ceux du groupe 3 ont reçu la combinaison des deux interventions.

Pour le directeur du MRTC, le Pr Aboulaye Djimdé, ce vaccin est une avancée dans la recherche de la lutte contre le paludisme. Cependant, il a suggéré qu’il doit rapidement être adopté comme nouvelle stratégie de lutte contre le paludisme. Il a exhorté l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ainsi que le département de la santé à veiller à cela pour permettre de réduire le fardeau du paludisme et aller à l’élimination de la maladie. Il a été rassuré par la représentante du ministère de la Santé et du Développement social, Mme Youma Sall qui a dit que le département ne ménagera aucun effort pour accompagner ces résultats.

Le directeur du Programme national de lutte contre le paludisme, (PNLP), Dr Drissa Cissé, pour sa part, a déclaré que pour la première fois nous avons un résultat fort encourageant. Pour lui, c’est une recherche qui va révolutionner la lutte contre le paludisme. «Cela nous permettra de renforcer nos capacités et d’accélérer l’élimination du paludisme», a-t-il souligné. C’est déplorable de voir des enfants mourir de paludisme. Le programme fera tout pour que les autorités puissent porter haut ce résultat.

Fatoumata NAPHO

Source : L’ESSOR

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