Mais cette trêve est mise à profit par beaucoup d’autres enfants pour venir en aide aux familles, soit en allant aux champs aux côtés des parents, soit en trouvant un travail dans les centres urbains.
Ces petits métiers se sont étendus à la quasi-totalité des enfants à cause de la pauvreté de leurs parents. Désormais les parents trouvent un moyen d’alléger leurs souffrances même s’ils n’empochent pas directement l’argent économisé par leur progéniture. Ceux-ci au moment de la rentrée scolaire les dépensent dans l’achat des fournitures.
Des jeunes garçons arpentent les rues bamakoises à la recherche de petits métiers. Ils viennent ainsi grossir le lot des cireurs de chaussures, des vendeurs à la sauvette. Les plus chétifs se déguisent en mendiants.
Outre l’achat des fournitures, l’argent gagné permet non seulement de s’habiller à la rentrée scolaire, mais aussi de contribuer financièrement dans la famille. Si du point de vue des retombées, la pratique permet d’équilibrer les comptes de la famille, par contre les enfants après avoir goutté aux délices de l’argents, ont du mal à s’en défaire. De plus en plus indépendants des parents, ils se déscolarisent. Du coup, les parents perdent leurs emprises sur eux.
Ne faut-il pas condamner la pratique ?
Pour cet enseignant du primaire, il serait trop tôt de la condamner. Selon notre interlocuteur, le phénomène n’est qu’une conséquence de l’extrême pauvreté qui sévit dans notre société. Pour pouvoir l’éradiquer, il faut s’attaquer à ses racines.
Des conseillers pédagogiques approchés, ont, en déplorant les effets pervers de ces petits métiers, estimé qu’ils ne sont pas incompatibles avec les études s’ils sont arrêtés à temps. C’est à dire 15 jours avant la rentrée scolaire.
La rédaction