Les normes dans la société et leurs rapports avec les réseaux sociaux, l’influence des réseaux Sociaux sur la jeunesse, son aspect juridique, ses impacts ont été entre autres sujets au centre d’un échange organisé par le Mouvement Anw ko-Faso à l’endroit de la jeunesse. C’était à la Maison des Aînés, le samedi, 14 avril 2018.
En s’adressant aux jeunes venus nombreux, la présidente du mouvement, Mme Yeya Touré a fait le constat de la montée de pratiques des réseaux sociaux qui vont en l’encontre de nos valeurs. Pour elle, rester indifférent équivaut à une fuite en avant. Selon Mme Yeya Touré, les tendances malsaines aujourd’hui s’affichent sur les réseaux sociaux au détriment de nos valeurs profondes, valeurs qui ont été les pierres angulaires de notre nation. Elle dira que ces pratiques incontrôlées sont issues de l’usage abusif des réseaux sociaux. Les récents évènements qui ont fait la UNE des médias (viols collectifs) illustrent parfaitement les actes incontrôlés de la jeunesse et les mettent en relief. Selon elle, ceci souligne le fossé entre cette couche et les parents, voire les éducateurs. Pour la présidente de Anw Ko-Faso, il ne s’agit pas d’en débattre et de rester inactif mais d’envisager des actions à travers des séries d’ateliers et séminaires sur la thématique en partenariat avec différentes institutions et experts dans divers domaines. Selon elle, le projet prévoit des ateliers de formations des animateurs qui seront délégués dans les établissements scolaires afin de sensibiliser cette couche vulnérable. Et, en même temps, ces animateurs seront outillés des connaissances leur permettant de cultiver chez ces jeunes des mécanismes d’autodéfenses intellectuelles leur offrant à court et à long terme des moyens de se protéger lorsqu’ils utilisent les réseaux sociaux, a-t-elle indiqué. Le 1er conférencier Ahmadou Haïdara, a fait savoir aux jeunes que les réseaux sociaux provoquent la délinquance, le banditisme s’ils sont utilisés de façon abusive. Selon lui, ils sont entrain aujourd’hui de diviser notre société. Quant à Moustapha Djitteye, il dira que ces réseaux sociaux sont mal perçus par nombreux de nos jeunes. Il a pris l’exemple des images d’Alguel Hoc et dira que ceci a eu un impact ayant entrainé l’abandon de nos soldats de leurs positions tactiques. Selon lui, l’influence de cette technologie est méconnue par notre jeunesse. Elle a bouleversé le mode de vie de notre jeunesse et a baissé le niveau des élèves. Il dira que les jeunes passent plus de temps sur les réseaux sociaux que d’étudier. Madani Sangaré, pour sa part, a expliqué l’aspect juridique et a indiqué que la société dans laquelle nous vivons est fondée sur un état de droit. Cependant, il a fait savoir que le système juridique actuel n’est pas compatible avec l’évolution de ces nouvelles technologies de la communication. Il a saisi l’occasion pour inviter les organisateurs à faire des plaidoyers à l’endroit du législateur et des décideurs politiques pour prendre des lois réglementant les réseaux sociaux dans notre pays. Le débat a suscité de l’engouement chez les jeunes. Selon certains intervenants, les autorités s’inscrivent dans le sillage du développement sans tenir compte de la relève. D’autres ont fait remarquer qu’il est urgent de tenir compte aujourd’hui de cette importante frange de la jeunesse qui n’est pas allée à l’école et qui utilise mal les réseaux sociaux. Un des intervenants a fait savoir que s’il n’y a pas de règlementation proprement dite, il y a cependant le code pénal qui peut prendre en compte les infractions citées sur les réseaux sociaux. Pour sa part, le représentant du ministre de la Construction Citoyenne a au nom du ministre félicité les organisateurs car pour lui, ce débat est une initiative citoyenne. Il a demandé un partenariat avec le Collectif pour aller ensemble dans le cadre de la mise en œuvre de la politique du département dans ce sens.
Fakara Faïnké
Source: Le Républicain