Le 25 décembre 2020, l’URD perdait son Président, Soumaïla Cissé. Un an après, le parti, déchiré par des guerres de positionnement, peine toujours à lui trouver un successeur. Et l’unité et la cohésion au sein de la formation politique de l’ancien Chef de file de l’opposition en souffrent.
Le 18 décembre dernier, la famille de Soumaïla Cissé lançait une fondation à son nom. La structure caritative, qui va soutenir l’accès à l’eau et l’excellence, a été créée pour entretenir la mémoire de l’homme politique. Cependant, elle ne suffira pas à rappeler des valeurs importantes pour Soumaïla Cissé, l’unité et la cohésion qu’il incarnait au sein de l’URD, envolées après son décès.
Aujourd’hui, le parti bouillonne sur deux choix, celui du candidat à la présidentielle et celui du successeur du défunt président.
Pour la présidentielle, une dizaine de candidatures, toutes portées par leurs « clans », ont été enregistrées par le Secrétariat général de la formation politique. « Un candidat s’est retiré de la course pour préserver l’esprit de cohésion », nous a dit une source.
En outre, une grande majorité des cadres de l’URD demande la tenue d’un Congrès extraordinaire afin d’élire un nouveau président. Certains membres, proches de l’ex-Premier ministre Boubou Cissé, se sont même regroupés en « Collectif pour la sauvegarde de l’URD (CPS-URD) » qui exige, à travers une pétition, la tenue d’un congrès extraordinaire avant toute désignation du futur porte-étendard du parti à la prochaine présidentielle. L’ex-Premier ministre d’IBK a officiellement rejoint le parti en juin 2021 en tant que secrétaire aux questions économiques de la section URD de Djenné.
Selon une source, seul Me Demba Traoré, également en lice pour être candidat à la présidentielle, serait du côté du Pr. Salikou Sanogo, le 1er Vice-président, qui assure l’intérim. Selon certaines sources, la famille de Soumaila Cissé, qui se tenait à l’écart au début, est en train de se manifester. Sa veuve soutiendrait Me Demba Traoré, qui a rejoint l’URD en 2007 après avoir quitté le CNID dont il fut député et verrait en lui le successeur de son défunt époux, ce qui n’est pas du goût de beaucoup. Selon eux, choisir l’avocat serait synonyme de défaite future.
Contrôle du parti
Pour le Secrétaire général de l’URD, ces bisbilles sont normales au regard du vide laissé par le décès du Président. « Après le départ d’un homme comme Soumaila, il est tout à fait normal qu’il y ait de tels soubresauts, que nous sommes justement en train de gérer au mieux pour préserver le parti », explique Daouda Touré. « Tout le monde s’attendait à ce que ce soit difficile. Chacun pense que c’est son tour, les ambitions émergent», renchérit Houssey N’douré, un proche de la famille de Soumaïla Cissé.
Cependant, le Secrétaire général n’écarte pas « des velléités de contrôle du parti » de la part de certains membres et exclut toute idée de Congrès extraordinaire. « Il y a des camarades qui veulent ce Congrès extraordinaire pour élire quelqu’un à la tête du parti. Nous avons 27 Vice-présidents pour cette transition, pas besoin d’élire quelqu’un. La priorité, c’est le choix du candidat de l’URD pour la présidentielle à venir. Y ajouter un problème de succession à la tête du parti participe vraiment de l’aggravation de la situation ».
Le 1er Vice-président, Salikou Sanogo, appelle à l’unité et se veut confiant quant à l’issue de la situation. « Si nous perdons l’unité, nous perdrons tout. Aujourd’hui, l’esprit d’unité avance. Continuons à le cultiver. Nous sommes tous des héritiers de Soumaïla Cissé et, si Dieu le veut, le parti va avancer ».
Source : Journal du Mali