Après une première grève de 72 heures largement suivie par les travailleurs, l’Union nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) revient à la charge. Dans une correspondance en date du 16 janvier 2019 adressée au ministre du Travail et de la Fonction publique, chargé des Relations avec les Institutions, le Secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé soumet un nouveau préavis de grève au Gouvernement de 120 heures allant du 11 au 15 février 2019. Les négociations sont déjà en cours et le duel s’annonce palpitant.
Malgré sa rencontre avec le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga juste après sa première grève de 72 heures, la centrale syndicale ne décolère pas. Elle veut faire payer au ministre du Travail et de la Fonction, Chargée des Relations avec les Institutions, Mme Diarra Raky Talla sa négligence à amorcer les négociations lors du premier round.
Pour rappel, le préavis de grève de 72 du syndicat avait dormi dans les tiroirs du ministre en charge de la Fonction publique près de trois semaines avant l’entame des négociations le lundi 7 janvier 2019, soit deux jours avant le début de la grève.
Ainsi, dans son nouveau préavis de grève qui prend effet à partir du lundi 11 février 2019, le Secrétaire général de l’UNTM dénonce, avec véhémence, la négligence du Gouvernement dans le traitement du cahier de doléances du syndicat déposé depuis le 2 mai 2018. Ce qui met en cause la capacité de la patronne du département du Travail, chargée des Relations avec les Institutions à pouvoir encore gérer les fronts sociaux qui continuent à asphyxier le régime d’IBK.
Et si rien n’est fait avant le 11 février 2019, l’UNTM observera sa deuxième grève de 5 jours en espace d’un mois seulement.
Dans son nouveau préavis de grève, le Secrétaire général de la centrale syndicale remet sur la table les mêmes revendications. A savoir, entre autres, l’octroi d’une nouvelle grille indiciaire dans la Fonction publique, l’amélioration des grilles salariales appliquées dans le secteur privé conformément aux pourcentages obtenus dans la nouvelle grille des fonctionnaires, l’établissement de l’égalité des âges de départ à la retraite dans la Fonction publique et le secteur privé, ce à partir de janvier 2018, l’assistance à la Société malienne de Transmission et de Diffusion (SMTD-Sa), l’établissement de passerelles Fonction publique-collectivités vice-versa, la relance du chemin de fer, l’adoption d’une politique de recrutement massif des jeunes.
L’UNTM dénonce aussi la cherté de la vie, la violation de la liberté syndicale dans les deux secteurs (public et privé). Une patate chaude dans les mains Raky Talla en ce début de l’année 2019, car une deuxième grève des travailleurs du Mali à la dimension de la première en espace d’un mois seulement coûtera très cher au pays après une année 2018 à vite oublier.
Youssouf Z KEITA
Infos Soir