Selon Issa Synayoko que nous avons pu joindre par téléphone après les échauffourées, cette situation s’explique par le fait que le patron de la Bourse du Travail ait voulu, à tout prix, interdire l’accès de ces lieux aux manifestants. Au cours de notre entretien, il a accusé M. Katilé d’avoir abandonné les travailleurs et militants et l’a invité, par la même occasion, à rendre sa démission pour haute trahison. Sur ce point, il précise que Yacouba Katilé s’était opposé à l’application de l’article 39 des enseignants ainsi que les revendications de son syndicat (SYNACOME).
Pour lui, lesecrétaire général de l’UNTM a échoué dans cette mission noble qui consiste à offrir de meilleures conditions de vie aux travailleurs. « Tout syndicat dont les revendications vont à l’encontre du gouvernement est automatiquement rejeté par le défenseur des travailleurs », a-t-il regretté.
S’agissant des événements du jour, l’un des initiateurs qui se présente comme étant membre du M5-RFP et de la coordination des DFM-CPS, raconte : « On avait souhaité tenir une assemblée générale d’information à la Bourse du Travail, Yacouba Katilé nous a refusé l’accès des lieux au motif qu’il y a le Coronavirus. Face à son refus, on a décidé de tenir notre assemblée sur l’esplanade de la Bourse du Travail. C’est alors que M. Katilé a payé des “’Gros Bras”’ pour venir nous agresser. Ils ont saccagé nos matériels de sonorisation, déchiré les tribunes. Certains ont été dépouilés de leur argent de poche, des motosont étévolées, destéléphones aussi. Desgens ont mêmeétéagressés à coup de couteau. Mais, nous ne luirépondons pas. Qu’il sache seulement quenul n’a le monopole de la violence. Nous avons constaté que jusqu’à la chute du régime d’IBK, il n’a fait qu’une grève de troisjours. Pendant ce temps, beaucoup de secteurs ont été paralysés par des mouvements de grève sans que la centrale syndicale, l’UNTM, ne puisse leur apporter un soutien. Nous avons l’impression qu’il y avait un deal entre lui et le régime. Mais, à partir de cet instant, nous lui exigeons des comptes. Nous voulons un syndicat transparent, normal. »
Mais pour ses détracteurs, Issa Synayoko, secrétaire exécutif du SYNACOME, qui en veut au secrétaire général de l’UNTM, est animé d’un esprit de vengeanceettombedans la provocation. Car, disent-ils, se revendiquant du M5-RFP, coalition d’opposition qui est à l’origine de la chute du régime d’IBK, Issa Synayoko estime que l’heure est venue pour lui de régler ses comptes. Et cela, en menaçant ses adversaires de les dénoncer auprès du M5-RFP ou de la junte.
Interrogé sur cette question de trafic d’influence et de vengeance, M. Synayoko a balayé du revers de la main ces accusations avant d’ajouter que son combat pour la bonne gouvernance au sein de l’UNTM a commencé bien avant la création du M5-RFP, dont le combat ressemble au sien.
Selon le secrétaire général du SYNABEF, Amadou Bah, le nommé Issa Synayoko n’est pas de l’UNTM, car, dit-il, il a été exclu par son syndicat national (SYNACOME). À son avis, M. Synayoko confond syndicalisme et politique. Sur la rencontre du jour qui a dégénéré, M. Bah explique que les initiateurs, avec Issa Synayoko, avaient envoyé des messages appelant des gens à une rencontre du M5-RFP dans la cour de la Bourse du Travail dans le but d’y créer la confusion.
« Il s’en prend au secrétaire général de l’UNTM. En s’en prenant à Yacouba Katilé, il oublie qu’il s’en prend à tous les travailleurs du Mali », a dit M. Bah avant d’accuser son adversaire de lâche. Il a profité de l’occasion pour rappeler les acquis précieux de l’UNTM de 2014 à nos jours sous l’égide de Yacouba Katilé, notamment, l’allocation familiale à valeur indiciaire.
A O
Source : Ziré