Le Mali figure parmi les 10 pays avec le taux de mortalité néonatale le plus élevé au monde. En Afrique occidentale, le pays occupe même une triste première place. Pour inverser cette sinistre tendance, l’UNICEF a procédé ce lundi 26 février, en collaboration avec le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, de l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) et de l’UNFPA, au lancement de la campagne de lutte contre la mortalité néonatale dénommée « Pour chaque enfant, une chance de vivre ».
La situation du Mali selon le rapport « Pour chaque enfant, une chance de vivre : l’urgence de mettre fin à la mortalité » est très préoccupante. Un nouveau-né sur 28 meurt avant d’atteindre son premier mois de vie. Ce taux est encore plus alarmant dans certaines régions du pays à l’instar de Ségou où, selon l’enquête MICS 2015 de l’UNICEF un enfant sur 20 ne survit pas au-delà de 28 jours après sa naissance. « La vaste majorité de ces enfants décèdent de causes parfaitement évitables et il faut absolument améliorer la qualité des soins dispensés dans les centres de santé. En même temps, des conseils pratiques sur la santé et la prise en charge des enfants doivent être disponibles pour tous les parents dans toutes les communautés, même les plus isolées » appelle Lucia Elmi, représentante de l’UNICEF au Mali
Causes multiples
Parmi les trois premières causes de décès néonatal dans notre pays figurent la prématurité, l’asphyxie et le sepsis.Il est donc clair qu’en prenant des mesures efficaces, le taux de mortalité des nouveau-nés peut être réduit. « L’observation de quatre consultations prénatales pendant la grossesse, les accouchements assistés par du personnel qualifié dans les centres de santé et l’observation du calendrier complet de vaccination des jeunes enfants peuvent sauver des vies » a indiqué Lucia Elmi. Mais les causes du fort taux de mortalité néonatale ne sont pas seulement sanitaires. Selon l’enquête MICS 2015, 49% des femmes de 20-49 ans sont mariées avant l’âge de 18 ans et 16% des femmes de 15-49 ans se retrouvent dans un foyer avant l’âge de 15 ans. « Des jeunes filles qui deviennent mères alors qu’elles n’ont pas encore l’âge ni la force physique de donner naissance, c’est mettre en danger leur propre vie et celle de leur nouveau-né. » s’indigne la représentante de l’UNICEF au Mali.
Actions gouvernementales
Le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Pr Samba Sow n’a pour sa part, pas manqué de souligner les actions entreprises par le gouvernement pour remédier à cette problématique. Mettant un accent sur la nécessité de la réforme en cours du secteur de la santé, il énuméré un certain nombre de démarches impératives. Comme il l’a expliqué « La médicalisation, la redistribution des ressources humaines et des spécialistes, l’accueil dans les centres de santé, les services sociaux de base, l’équité dans le déploiement vers les régions » sont entre autres mesures que l’Etat malien va adopter. Par ailleurs « Le gouvernement envisage la création de beaucoup d’hôpitaux de référence, la conversion des CSCOM en centre de santé de référence des districts. Des textes sont déjà adoptés et certaines constructions ont commencé. » a annoncé le ministre
Objectif principal
L’objectif essentiel de cette campagne 2018 de lutte contre la mortalité néonatale est de réduire significativement le taux de décès de nouveaux-nés dans notre pays. « Ce n’est pas acceptable qu’une maman fournisse beaucoup d’efforts pour entretenir une grossesse et que l’enfant vienne au monde sans vie ou la perd peu de temps après la naissance » a souligné le Pr Samba Sow devant les journalistes à la fin de la cérémonie.
Appel de cœur
« Chaque enfant a droit au meilleur départ possible dans la vie. Nous devons investir plus dans les premiers moments de vie des enfants du Mali, non seulement pour les enfants, mais aussi pour le développement du pays » conclu Lucia Elmi.
Journal du mali