Une mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Christian Josz, se trouve actuellement à Bamako, pour une 2ème revue du programme économique du gouvernement appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC), approuvée en décembre 2013. Très attendue, par ailleurs, pour décider d’une éventuelle levée de la sanction ayant conduit à la suspension de l’aide budgétaire en faveur du Mali, cette mission du FMI séjournera à Bamako jusqu’au 25 septembre prochain.
La mission rencontrera le premier ministre, Moussa Mara, le ministre de l’économie et des finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, le directeur national de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), Konzo Traoré, de même que des représentants de l’Assemblée nationale, de la société civile, des syndicats, du secteur privé et les partenaires de développement du Mali. La mission devra compléter la 2ème revue du FMI qui avait été suspendue, et se penchera aussi sur les décaissements de fonds Il s’agira pareillement de constater si oui ou non l’économie malienne aura fait des performances ces trois derniers mois. La mission produira, à la fin de son séjour, un communiqué qui esquissera les contours des futurs appuis.
Le FMI avait montré son agacement quant à l’achat de l’avion présidentiel pour 40 millions de dollars, alors que le pays demeure sous perfusion de la communauté internationale. Cette transaction, selon le FMI, témoigne des faiblesses dans la gestion des finances publiques du Mali. Le FMI et les autres bailleurs ont été en effet amenés à suspendre leur aide dans le budget d’Etat. Ainsi, depuis juin dernier, le pays souffre les pires affres de la suspension de l’aide budgétaire. A l’époque, le Fonds demandait aux autorités maliennes de prendre des « mesures concrètes » pour s’attaquer aux « faiblesses dans la gestion leurs finances publiques».
Rappelons qu’à l’issue de la première mission effectuée en mars dernier, Christian Josz s’était réjoui de la performance du Mali dans le cadre du programme économique appuyé par la FEC, qu’il jugeait comme étant conforme aux attentes, à l’exception des recettes fiscales qui, en 2013, ont été inférieures de 5 % au montant programmé. La contreperformance des recettes fiscales s’explique en partie par la baisse des prix de l’or et par des faiblesses administratives au sein de l’administration fiscale, selon ses explications. Le déficit de recettes a été compensé par une sous-exécution des dépenses, et grâce à cette politique prudente, les objectifs de soldes budgétaires pour 2013 ont été atteints. Les réformes de la gestion des finances publiques sont en bonne voie. La mission s’était réjouie des mesures correctrices pour renforcer la gestion de l’administration fiscale et le contrôle de l’octroi des exonérations d’impôts que le gouvernement a déjà prises, en vue de préserver son objectif qui consiste à accroître la pression fiscale de 0,5 % du PIB en 2014.
Mener un audit des transactions est un des engagements pris par les autorités maliennes vis-à-vis du FMI. Mais, elles avaient aussi promis de préciser les conditions d’application de certaines règles budgétaires et de passation de marché, d’une part, et l’utilisation d’une disposition du code malien de marché public, qui permet de ne pas respecter les règles habituelles de transparence et d’appels d’offres pour certains achats jugés sensibles, d’autres part. Maintenant, il reste à voir si la sanction sera levée.
Rokia DIABATE