Une kamikaze s’est fait exploser samedi après avoir tenté de monter dans un car dans le nord-est du Nigeria, tuant deux passants et sa complice qui l’accompagnait.
«La mission-suicide a eu lieu vers 11H30 quand deux femmes vêtues de hijabs ont tenté de monter à bord d’un véhicule commercial mais le chauffeur, vigilant, a résisté», a déclaré à l’AFP une source sécuritaire de haut rang.
Après le départ du véhicule, «l’explosif attaché à la taille de l’une d’elles a explosé, la tuant ainsi que sa complice et deux passants», a affirmé un habitant du village de Ngamdu, Sharu Hassan, un bilan confirmé par la source sécuritaire.
Selon des témoins, les deux femmes ont tenté de monter à bord du véhicule au niveau du village de Ngamdu, à 90 km de Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, et à 40 km de Damaturu, la capitale de l’Etat voisin de Yobe.
«Les deux femmes portaient le hijab et elles ont dit au chauffeur qu’elles voulaient se rendre à Damaturu», a rapporté M. Hassan.
Le chauffeur «s’apprêtait à les prendre, mais tout à coup il a changé d’avis, peut-être parce qu’elles avaient l’air nerveux et incohérent», a poursuivi M. Hassan.
«Le chauffeur leur a dit que le prochain village, Kukareta, était son terminus et qu’ensuite, il retournait à Maiduguri. Les femmes ont alors déclaré que si c’était le cas, elles voulaient le suivre jusqu’à Maiduguri. Il a refusé, et il a démarré», a-t-il ajouté.
Suite à l’explosion, les habitants du village se sont enfermés chez eux, laissant les quatre corps sur la route, selon des témoins.
En une semaine, près de 90 personnes ont été tuées dans des attentats attribués au groupe islamiste Boko Haram dans des gares routières du nord mais aussi du centre du Nigeria.
Au moment où l’armée nigériane, aidée par les pays voisins, mène une opération de grande envergure dans le nord-est du pays pour déloger les islamistes, qui avaient pris le contrôle de pans entiers de territoire, les attentats se multiplient en milieu urbain, à un mois des élections présidentielle et législatives, déjà repoussées de six semaines pour des questions de sécurité.
Une dizaine de villages du nord-est situés près de la frontière du Cameroun ont aussi été attaqués cette semaine par les islamistes en représailles d’une intervention de l’armée tchadienne.
Ces attaques, qui visaient spécifiquement les membre de l’ethnie Shuwa, dont sont issus une grande partie des soldats tchadiens, ont fait de nombreuses victimes, selon des témoins, mais aucun bilan officiel n’a pu être obtenu pour l’instant.
Source: afp