Un soldat malien demande aux journalistes de quitter l’endroit où a eu lieu une frappe de l’armée française, à Konna, 688 kms au nord de Bamako, le 26 jan. 2013
Accusée d’avoir « ruiné l’image de l’armée malienne » pour avoir révélé sur Lexpress.fr des exactions de soldats contre des civils dans la ville de Sévaré, notre confrère du journal français en ligne lexpress.fr, Dorothée Thiénot a été expulsée il y a quelques jours du Nord-Mali. Une attaque inadmissible contre la liberté de la presse au Mali.
Maliactu.net condamne vivement les agissements de l’armée malienne contre notre confrère, Dorothée Thiénot, expulsée le 16 avril dernier du nord du Mali. Cette journaliste avait été la première, le 20 janvier sur LExpress.fr, à révéler les exactions de militaires maliens contre des civils. Son enquête faisait notamment état d’exécutions sommaires dans la ville de Sévaré. Ces faits ont été corroborés par de nombreux organes de presse et par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, dont la Fédération Internationale des droits de l’Homme et Human Rights Watch.
Ayant d’abord invoqué des prétextes administratifs, l’armée accuse aujourd’hui Dorothée Thiénot d’avoir voulu « ruiner l’image des militaires maliens », selon l’expression du lieutenant colonel Nema Sagara, citée par l’agence Associated Press. Ce commentaire est une attaque inadmissible contre la liberté de la presse ainsi qu’une forme d’aveu quant aux vraies raisons qui ont motivé, hors de tout cadre légal, la mise à l’écart de Dorothée Thiénot.
L’armée malienne verrait son image grandie si elle engageait des poursuites contre ses membres soupçonnés d’avoir participé à des exécutions sommaires, comme le réclament depuis des mois les organisations de défense des droits de l’homme, plutôt que d’empêcher des journalistes de faire leur travail.
Maliactu.net demande que Dorothée Thiénot soit libre de ses mouvements, comme n’importe quel journaliste, dans le respect de la loi malienne.