Une centaine de morts, des maisons incendiées, des animaux abattus : un village dogon a été «quasiment rasé» dans le centre du Mali, en proie à un cycle d’atrocités entre communautés de plus en plus antagonistes, lors d’une attaque dans la nuit de dimanche à lundi.
«C’est un choc, une tragédie», a confié le chef de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), Mahamat Saleh Annadif, dans les couloirs des Nations unies à New York, alors que se répandait la nouvelle de cette nouvelle tuerie.
Elle fait suite au massacre le 23 mars de quelque 160 Peuls par de présumés chasseurs dogons dans cette région, proche de la frontière avec le Burkina Faso, devenue la plus violente du pays.
Depuis l’apparition en 2015 dans le centre du groupe jihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs «groupes d’autodéfense».
«Des hommes armés, soupçonnés d’être des terroristes, ont lancé un assaut meurtrier contre le paisible village de Sobame Da», également connu sous le nom de Sobane-Kou, sur la commune de Sangha, dans la région de Mopti, a indiqué le gouvernement.
Le bilan provisoire «fait état de 95 morts et de 19 portés disparus, plusieurs animaux abattus et des maisons incendiées», précise le gouvernement, qui parle d’un «large ratissage pour traquer les auteurs» de ce «carnage».
AFP