The Washington Institute for Near East Policy, un think tank américain, a affirmé dans une nouvelle analyse qu’une nouvelle stratégie de coopération régionale en matière de sécurité dans le Sahel était nécessaire, mais que son succès dépendrait de la contribution de l’Algérie.
L’analyse de ce think tank, qui compte parmi ses conseillers plusieurs spécialistes des questions sécuritaires ainsi que d’anciens hommes politiques américains tels Dennis Ross, Henry Kissinger et l’ex-directeur de la CIA, James Woolsey, vient en réaction à la multiplication d’attaques «djihadistes» dans le nord du Mali au cours de ces dernières semaines ainsi que de la reconfiguration de groupes terroristes activant dans la région.
Selon l’auteur de cette étude, Joshua Burgess, qui était colonel dans l’US Air Force (USAF), ce regain de tension constaté dans le Nord malien ainsi que l’unification entre le Mujao et la phalange des «Enturbannés», qui a donné naissance au groupe «djihadiste Al Mourabitoun», s’expliqueraient par plusieurs facteurs dont, selon lui, un «engagement désorganisé» des Etats-Unis et de leurs partenaires étrangers.
A ce propos, il prévient que ces nouveaux développements, même s’ils ne sont pas tout à fait surprenants, constituent, néanmoins, «une source de préoccupation qui va bien au-delà des frontières poreuses du Mali». C
ette réorganisation dans les rangs des terroristes est un autre élément qui s’ajoute à la «masse croissante de preuves», démontrant que l’extrémisme violent «se propage vers le sud à partir du Maghreb vers la région sahélo-saharienne, à travers les branches d’Al-Qaïda et des éléments criminels qui ont établi des alliances entre eux dans la région», a-t-il prévenu.
Dans cette optique, il a aussi tenu à rappeler les propos tenus en septembre dernier par l’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahel, Romano Prodi, qui avait averti que le niveau de fragilité était «encore élevé» dans la région alors que l’attention de la communauté internationale sur cette zone commençait à «décliner».
Mais plus encore, a-t-il insisté, il ne fait nul doute que «l’Algérie est particulièrement un acteur-clé dans toute solution car le gouvernement algérien est non seulement au cœur de la lutte contre la menace posée par Al-Qaïda au Maghreb islamique mais il a, sans doute, le plus de capacités et d’expérience militaires» dans la région.
Pour cet ancien stratège des affaires politiques à l’US Air Force, «avec la participation de l’Algérie, une nouvelle stratégie de coopération régionale en matière de sécurité aura une meilleure chance de succès».
A. Mohamed
Source: Le Temps d Algerie