« Ils ont assassiné mon frère le jour de son anniversaire ». C’est par ces mots qu’Hassa Traoré, l’une des sœurs du défunt Adama, 24 ans, a évoqué la mort de son frère.
Alors que les gendarmes imputent son décès à un malaise, pour elle la vérité est toute autre. « Ça fait longtemps qu’ils sont derrière Adama et là ils l’ont eu », assure-t-elle.
Des incohérences et des témoignages
Le verbe assuré, Hassa justifie son propos par deux éléments. Tout d’abord par des incohérences dans la version des faits brandie par les militaires:
« Il a été assassiné par les gendarmes. Ils ont camouflé son meurtre. Les horaires ne correspondent pas du tout avec la réalité. A 21 heures on me dit que mon frère a fait une crise à la gendarmerie. Après ma famille se rend à l’hôpital où on lui dit qu’il n’est pas présent. Elle se rend à la gendarmerie. Ils lui disent que mon frère est là et qu’il va très bien. A 23 heures ils la rappellent pour leur dire que mon frère est mort », raconte-t-elle.
Par ailleurs, Hassa rapporte le témoignage d’un autre membre de sa fratrie.
« Mon autre frère était en garde à vue avec sa copine. Ils ont vu Adama se faire frapper à la tête par un gendarme. Mon frère qui a voulu intervenir et ils l’ont envoyé à Cergy pour qu’il n’assiste pas à cet assassinat. Sa petite amie a voulu intervenir. Ils l’ont également frappée », affirme-t-elle.
La voix nouée, la jeune femme laisse éclater sa colère. « C’est une bavure, on ne peut pas le cacher », insiste-elle
« Justice sera faite »
Même son de cloche du côté d’Hatouma Traoré, une autre soeur du défunt. Elle aussi rapporte des témoignages accablants pour les militaires.
« Les gendarmes l’ont interpellé au centre-ville, l’ont tapé pour le faire entrer de force dans la voiture et il a eu une crise. Mais ils l’ont emmené quand même en garde-à-vue, sans appeler les pompiers ni rien du tout (…) On nous a raconté qu’au poste il était par terre, menotté, et qu’ils lui ont donné des coups sur la tête. Il a fait une crise, mais ils ont continué à lui donner des coups. Il a succombé aux coups », se révolte-t-elle.
La mort de son frère est « injuste », mais Hatouma en est sûre, « justice sera faite ».
Après la nouvelle de la mort d’Adama, des violences ont éclaté mardi soir dans les communes de Beaumont-sur-Oise et Persan. Elles ont fait cinq blessés parmi les gendarmes.
Source: BFMTV