Le groupe djihadiste Al-Mourabitoune, mené par l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, a revendiqué jeudi 17 juillet l’attentat-suicide qui a tué un soldat français lundi dans le nord du Mali. Selon RTL, le ministère de la défense considère cette information comme « probable, compte tenu du mode opératoire ».
L’enregistrement de la revendication a été transmis à l’agence de presse privée mauritanienne Alakhbar :
« Un djihadiste de notre groupe a réussi à faire exploser son véhicule piégé contre une unité des forces d’invasion dans la région d’Al-Moustarat. (…) L’attentat est une réponse adressée aux Français qui prétendent avoir anéanti les forces djihadistes et réussi l’opération “Serval”. »
FUSION DJIHADISTE
L’attaque terroriste, menée par un seul véhicule contre des blindés, avait causé la mort de l’adjudant-chef Dejvid Nikolic, 45 ans, né en Serbie et naturalisé français. Six autres soldats avaient été touchés par l’explosion, puis immédiatement pris en charge avant d’être évacués vers l’hôpital militaire de campagne de Gao. Au total, neuf militaires français ont été tués depuis le début de l’intervention au Mali.
Le groupe salafiste est un mouvement armé djihadiste né il y a un an de la fusion des Signataires par le sang, de Mokhtar Belmokhtar — un ex-chef d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), dit le Borgne — et du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un groupe djihadiste très actif au Mali, en particulier dans la région de Gao. Belmokhtar est toujours activement recherché par les services de sécurité de plusieurs pays.
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L’attentat survient à l’heure où la France a annoncé le lancement de l’opération Barkhane qui va mobiliser au total 3 000 soldats français dans la région à la suite de l’opération Serval. François Hollande, qui avait salué un succès militaire, est arrivé jeudi en Côte d’Ivoir où il entame une tournée régionale. Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, doit se rendre jeudi à Gao, notamment pour rendre hommage au soldat tué.